Les prévisions budgétaires 2016 adoptées lundi s’élèvent à 90,8 millions $, comparativement à 88,6 millions $ pour celles de 2015, ce qui constitue une augmentation de 2,48 % des revenus et dépenses. Cette majoration apparait spectaculaire lorsqu’on la compare à l’écart d’à peine 0,3 % entre le budget 2014 (88,3 millions $) et 2015 (88,6 millions $), ou encore de 1,8 % entre le budget 2013 (86,75 millions $) et le suivant.
Au point de presse sur le budget, le maire Claude Corbeil a d’abord rappelé que les dernières années s’étaient avérées très difficiles pour Saint-Hyacinthe : augmentations successives de la TVQ sans compensation, hausse des frais de la Sûreté du Québec de 1,99 million $ entre 2012 et 2015, perte de revenus de 1 354 700 $ associée au mode de remboursement de la TVQ, compressions de 1 335 262 $ imposées par le gouvernement du Québec, le tout ayant engendré une perte de 4 680 000 $ en trois ans, a-t-il souligné.
Et pour 2015, il a signalé que la Ville avait dû composer avec une dépense de 1,29 million $ associée au régime de retraite des employés municipaux – fin des mesures d’allègement et début du remboursement du passif -, de même qu’avec une augmentation des dépenses de 886 903 $ due à l’inflation.
« Ces deux facteurs auraient pu justifier une hausse de taxe de 4,2 cents par 100 $ d’évaluation », a-t-il soutenu, en parlant des choix qui ont été faits pour l’éviter, dont une diminution de la masse salariale avec gel des salaires des élus et des employés, gel qui sera levé en 2016.
Avec l’arrivée du nouveau rôle triennal d’évaluation, l’administration municipale respire beaucoup mieux. Cela se voit à l’augmentation des revenus de taxes, malgré une baisse significative de la plupart des taux de taxation. Les taxes devraient générer l’an prochain des recettes de 67 917 457 $, comparativement à 64 794 305 $ aux prévisions 2015, ce qui donne un écart favorable de 3 123 152 (+4,82 %). Ensemble, le produit de la taxation et des paiements tenant lieu de taxes pour les immeubles gouvernementaux constituent 82 % des revenus.
En 2016, la Ville pourra également composer avec des revenus additionnels de 379 740 $ générés par la taxe d’assainissement du secteur industriel, de même qu’avec des recettes supplémentaires de 315 560 $ grâce à la taxe d’eau au compteur.
Dépenses
Au chapitre des dépenses, on note d’abord que la masse salariale, qui gruge 19 % du budget, va grimper de 16 468 792 $ à 17 275 045 $, en hausse de 4,9 %. Les contributions de l’employeur vont augmenter de 13,4 %, passant de 4,19 millions $ à 4,75 millions, et la Ville réservera 70 525 $ de plus au paiement des heures supplémentaires – cette enveloppe passant de 335 436 $ à 405 961 $ (+ 21 %). « Par le passé, on a eu tendance à sous-estimer cette dépense », a indiqué le maire Corbeil.
Dans ses dépenses de fonctionnement, la Ville vivra une première en 2016 avec une baisse appréciable du coût de la desserte policière par la Sûreté du Québec, facture qui diminue de 9 613 067 $ à 9 380 567 $ (- 232 500 $, ou 2,42 %). Cette réduction est principalement attribuable à la fin du redressement qui était imposé aux villes de 50 000 habitants et plus.
En revanche, la Ville devra consacrer 193 441 $ supplémentaires à la gestion des matières résiduelles, une dépense qui passe de 4 146 560 $ à 4 340 001 $ (+4,66 %). Pour le déneigement, une somme de 2 102 790 $ a été inscrite au budget (+ 19 2190 $), mais l’automne très doux qu’a connu la région fait espérer de belles économies sur ce plan. « Bon an mal an, nous recevons quand même entre 180 et 200 cm de neige », a néanmoins rappelé Claude Corbeil.
En 2016, les dépenses en immobilisations financées par le fonds d’administration devraient atteindre 8 852 768 $, en hausse de 753 943 $ (+9,31 %), tandis que 12 714 368 $ seront consacrés au service de la dette, soit 501 275 $ de plus qu’en 2015 (+4,1%).
Enfin, les principaux organismes associés recevront autant, sinon davantage d’argent de la Ville qu’en 2015. La Médiathèque maskoutaine obtient 1 255 032 $ (+ 29 502 $, ou 2,4 %), les loisirs de quartiers, 1 219 610 $ (+ 69 286 $, ou 6 %) et Forum 2020, 132 344 $ (+ 2594 $, ou 2 %. Quant à Saint-Hyacinthe Technopole, l’organisation qui regroupe tous les services de développement économique, son budget augmente d’à peine 20 000 $, passant de 1 013 000 à 1 033 000 (+1,97 %).