Il s’agit en quelque sorte d’une mise à jour du mémoire qui avait été présenté sur ce sujet par le CCCPEM en 1996 lorsque le BAPE tenait des audiences génériques au sujet de la gestion des déchets au niveau de la province.
Une des personnes qui a contribué à la rédaction du mémoire, Gérard Montpetit, raconte sa détermination à apporter des changements dans la région. « À l’époque, cinq municipalités (représentant près de 46 000 citoyens) n’avaient pas “municipalisé” la gestion de leurs déchets même si certaines d’entre elles avaient accepté de faire partie de la Régie; c’était le cas de la ville-centre de Saint-Hyacinthe. Les gens déposaient leurs déchets dans les fossés et des boisés de ferme », souligne-t-il.
À l’époque, le mémoire avait été envoyé par la poste, mais la Ville de Saint-Hyacinthe avait accepté la municipalisation entretemps. « Nous avons dû amender verbalement notre mémoire écrit puisque la situation politique de la Ville avait évolué », dit-il en riant.
Un nouveau mémoire
Le mémoire déposé le 14 mai comporte différentes sections ayant pour but de conscientiser et de trouver des solutions pour donner une valeur aux matières résiduelles. On y aborde notamment la réduction des déchets, la réutilisation, le recyclage, la valorisation et l’élimination.
M. Montpetit met pour sa part l’accent sur la valorisation des matériaux. Il affirme qu’il faut que ce soit « économique d’être écologique ». Il présente l’exemple d’un édifice qui se fait démolir à la pelle mécanique, alors qu’il y a d’autres façons de faire les choses plus écologiquement.
« Pour le promoteur, c’est une question de temps et d’argent. Démolir à la pelle et transporter le tout dans un dépotoir est rapide et peu coûteux. Alors que s’il devait assumer les externalités de son geste en payant une taxe costaude sur chaque tonne de débris, il deviendrait plus économique pour lui de faire le geste écologique de récupérer le bois et les matériaux en déconstruisant », décrit-il.
Gérard Montpetit croit aussi qu’il faut des projets concrets pour éviter la contamination des matériaux. « Le bac de recyclage peut contenir du papier, du plastique, de l’aluminium, du verre, etc. Lorsque le verre se brise, il contamine et réduit la qualité du papier récupéré. Une partie de la solution est réglée, mais pour ce qui est des bouteilles de vin ou de verre qui ne sont pas consignées, la lutte n’est pas terminée », illustre-t-il.
M. Montpetit espère que ce bilan apportera des changements de mentalité. « C’est une conscience collective. Il faut éduquer la population afin qu’elle mette le bon produit dans le bon bac. Il faut que les municipalités encouragent les citoyens à utiliser des produits d’hygiènes réutilisables ou encore qu’elles trouvent des solutions aux déchets produits par les masques de procédure. Il faut penser globalement et agir localement! Localement veut dire le Québec », conclut-il.
Fondé en février 1992, le CCCPEM a pour mission de voir à la sauvegarde, à la protection et à la conservation de l’environnement sur le territoire de la MRC des Maskoutains. Il a participé aux audiences de plusieurs BAPE et il a également été très actif dans la lutte aux hydrocarbures.