7 septembre 2023 - 07:00
Annonce du ministre de l’Éducation
Le cellulaire est déjà interdit dans les écoles de la région
Par: Adaée Beaulieu
Le cellulaire est déjà interdit en classe dans les écoles de la région. Photo Freepik

Le cellulaire est déjà interdit en classe dans les écoles de la région. Photo Freepik

Même si le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé récemment sa volonté d’interdire le cellulaire en classe dans les écoles primaires et secondaires publiques, LE COURRIER a appris que cette règle était déjà en vigueur dans les écoles de la région.

Dans les écoles secondaires du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH), chaque établissement a établi ses propres règles dans les dernières années.

À l’école secondaire Casavant, chaque classe possède une pochette comprenant 36 petits compartiments où les élèves doivent déposer leur cellulaire en entrant. Il est aussi stipulé dans l’agenda que les élèves ne peuvent pas utiliser leur cellulaire durant les heures de cours. Ce fonctionnement est en vigueur depuis plus de cinq ans déjà. Du côté de la polyvalente Hyacinthe-Delorme, des pochettes sont aussi installées à l’entrée des classes depuis 2019.

Pour ce qui est de l’école secondaire Fadette, depuis plusieurs années, l’utilisation du cellulaire est permise dans l’établissement seulement pour des fins pédagogiques. À l’automne 2019, l’école a, elle aussi, emboîté le pas quant à l’installation de pochettes à l’entrée des classes. Dans le cas où la règle ne serait pas suivie par un élève, son cellulaire peut lui être confisqué.

À la polyvalente Robert-Ouimet à Acton Vale, l’utilisation du cellulaire est aussi encadrée. L’appareil est interdit dans les locaux, les classes et les escaliers. Il est seulement permis dans les aires communes durant les pauses.

À l’école professionnelle de Saint- Hyacinthe (EPSH), le cas par cas prévaut. Le guide de l’élève de l’EPSH stipule que l’utilisation du cellulaire dépend du règlement relatif à chacun des programmes. Par exemple, certains programmes interdisent complètement l’utilisation du cellulaire alors que d’autres le permettent, mais seulement avec l’autorisation de l’enseignant et pour des besoins pédagogiques. Certains programmes ont encadré plus spécifiquement l’utilisation des appareils mobiles, en permettant par exemple l’écoute de musique, mais en interdisant les échanges de textos. Dans tous les cas, les cellulaires sont formellement interdits lors des examens.

Pour ce qui est du Cégep de Saint- Hyacinthe, l’utilisation du cellulaire et de tout autre appareil électronique est proscrite en classe. Ces appareils doivent donc être éteints et rangés durant les cours. Tous les plans de cours font mention de cette règle.

Écoles secondaires privées

L’interdiction du cellulaire en classe par le gouvernement ne s’applique pas aux écoles secondaires privées, mais celles de Saint-Hyacinthe ont aussi une telle règle en vigueur. À l’École secondaire Saint-Joseph (ESSJ), les cellulaires peuvent seulement être utilisés au rez-de-chaussée, où se trouvent les casiers et la cafétéria. En classe, ils doivent donc être éteints et rangés. Il peut toutefois arriver que les professeurs les autorisent à des fins pédagogiques.

Du côté du Collège Saint-Maurice, pendant au moins deux ans, il y a eu des pochettes à l’entrée des classes. Toutefois, l’établissement entame maintenant sa deuxième année durant laquelle les cellulaires doivent demeurer dans les casiers pendant les cours. Selon la directrice générale, Karine Gamache, cela facilite la gestion d’autant plus que chaque élève a son casier. Toutefois, les sacs ne sont pas fouillés pour savoir si le règlement est bien respecté des élèves. L’utilisation des appareils mobiles est seulement permise le matin, le midi et le soir, mais pas dans les pauses. Graduellement, à raison d’un niveau par année, pour la deuxième année actuellement, des MacBook sont fournis aux élèves.

« Un coup d’épée dans l’eau »

Selon le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, Patrick Théroux, l’annonce du ministre de l’Éducation demeurera « une mesure populiste » et « un coup d’épée dans l’eau » si des outils concrets ne sont pas donnés aux enseignants pour rendre l’interdiction encore plus coercitive.

Selon lui, confisquer un cellulaire pour la journée n’est pas suffisant. Il croit que la majorité des écoles aux Québec ont déjà interdit le cellulaire en classe, mais que des failles demeurent. Par exemple, il a eu vent que, lors des évaluations de fin d’année scolaire 2022-2023, des élèves de deux écoles secondaires ont eu accès à des réponses d’examen. Toutefois, le fardeau de la preuve reposait sur les enseignants, et les gestionnaires n’ont pas voulu aller plus loin. Il considère donc que les directions doivent aussi agir avec fermeté dans l’application de l’interdiction.

Pour sa part, Julie Marcotte, enseignante au Cégep de Saint-Hyacinthe, voit dans l’annonce du ministre de l’Éducation une certaine infantilisation des professeurs et une mauvaise gestion des priorités. « J’ai été un peu insultée de cette sortie publique du ministre de l’Éducation qui laisse sous-entendre qu’il doit intervenir pour gérer la situation, alors que nous sommes des professionnels tout à fait qualifiés pour gérer nos classes. Il me semble que la pénurie d’enseignants est un dossier plus urgent à régler. Nous, on va s’occuper de nos étudiants », a-t-elle déclaré au COURRIER.

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image