2 avril 2020 - 13:55
Le centre-ville en mode livraison
Par: Jean-Luc Lorry
Marie-Ève Paris, copropriétaire de la boutique M&V amie Lolë, poursuit les activités de l’entreprise via un service de livraison à domicile. Photo gracieuseté

Marie-Ève Paris, copropriétaire de la boutique M&V amie Lolë, poursuit les activités de l’entreprise via un service de livraison à domicile. Photo gracieuseté

Luigi Antonio Peluso, propriétaire du comptoir alimentaire Gusti d’Italie situé dans l’Allée du Marché, est en mode livraison depuis mardi. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Luigi Antonio Peluso, propriétaire du comptoir alimentaire Gusti d’Italie situé dans l’Allée du Marché, est en mode livraison depuis mardi. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le centre-ville de Saint-Hyacinthe s’est mis en mode livraison pour limiter la perte brutale de revenus causée par la propagation de la COVID-19 et l’obligation pour de nombreux commerces de fermer temporairement leurs portes.

Le commerce de détail au centre-ville traverse une période sombre comme le démontrent quelques témoignages que LE COURRIER a recueillis.

« Nous sommes des entreprises maskoutaines qui vont devoir redémarrer après une période très difficile. Je pense que le support et l’appui qui viendront après la crise vont déterminer le futur de beaucoup de gens. C’est le moment de penser à mieux acheter et apprendre que l’économie du Québec dépend de tous », a indiqué Lorena Meneses, propriétaire de Mareiwa Café.

Cette jeune entreprise opère entre autres un bistro sur la rue des Cascades. « Nous avons besoin de visibilité et notre centre-ville qui avait déjà besoin d’aide ne peut pas rester dans l’ombre de la ville de Saint-Hyacinthe », a considéré Mme Meneses.

Depuis mardi, Luigi Antonio Peluso, propriétaire de Gusti d’Italie, a fermé son comptoir de mets italiens situé au milieu de l’Allée du Marché pour se consacrer exclusivement à la livraison.

« Je pense qu’en offrant le service de livraison, je serai capable de m’en sortir. Je croise les doigts afin que le gouvernement Legault ne décide pas du jour au lendemain que mon type de commerce doit fermer ses portes… », a espéré M. Peluso.

Pas facile non plus pour les boutiques de vêtements qui ont fermé temporairement leurs portes.

« Nous essayons de vivre la situation actuelle du mieux qu’on peut, nous essayons de garder notre bonne humeur et notre positivisme », nous ont mentionné dans un courriel Marie-Ève et Véronique Paris, propriétaires de la boutique de vêtements pour femmes M&V amie Lolë.

Les deux propriétaires restent connectées avec leur clientèle via les réseaux sociaux. « Nous avons reçu beaucoup de messages d’encouragement et cela fait du bien à notre moral. Nous adorons notre centre-ville et notre boutique. Nous espérons de tout cœur que tous les commerces tiendront bon. Le soleil revient toujours après la tempête », ont-elles ajouté.

Saint-Hyacinthe Technopole, une corporation privée dont le mandat est le développement économique de Saint-Hyacinthe, a mobilisé l’ensemble de ses ressources pour accompagner les entreprises dans la gestion des impacts économiques de cette crise sanitaire historique.

« Je salue la créativité des commerces spécialisés en alimentation. Habituellement, ceux-ci ne sont pas présents sur le marché des commandes et de la livraison à domicile. Je tiens à souligner les qualités entrepreneuriales des commerçants », a commenté André Barnabé, directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole, en entretien téléphonique au COURRIER.

Le marché ajoute une cordeà son arc

Dernièrement, Saint-Hyacinthe Technopole a contribué à la mise sur pied d’un service de livraison à domicile pour accommoder les sept marchands d’alimentation installés au Marché public.

La clientèle doit contacter par téléphone le commerçant. Les livraisons s’effectuent entre 15 h et 19 h du lundi au vendredi.

Cette initiative s’est concrétisée grâce à la mise à disposition d’un véhicule de livraison appartenant à l’entreprise Buropro Citation.

André Barnabé conseille vivement à chaque commerce qui a dû fermer temporairement ses portes de contacter son institution financière.

« C’est elle qui fait la première analyse de l’entreprise après une fermeture. Toute la filière d’aide gouvernementale est en lien avec les institutions financières », a précisé M. Barnabé.

La Société de développement (SDC) centre-ville met à jour quotidiennement sur son site web un tableau regroupant l’ensemble des entreprises situées au centre-ville.

Selon ce tableau, sur environ 140 entreprises (boutiques, restaurants et services), 30 sont ouvertes au public et 44 offrent le service de livraison.

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