5 mai 2016 - 00:00
Appui aux propriétaires d’édifices commerciaux anciens
Le centre-ville : le reflet de notre collectivité
Par: Le Courrier
Le centre-ville : le reflet de notre collectivité

Le centre-ville : le reflet de notre collectivité

Le centre-ville : le reflet de notre collectivité

Le centre-ville : le reflet de notre collectivité


Selon le sondage du Courrier du 7 avril, 60 % des répondants ­estiment que les immeubles du centre-ville doivent répondre aux mêmes exigences en matière de sécurité que toute autre construction.

Pour mettre ce point de vue en perspective, je vous invite à faire un exercice. ­Imaginez que vous êtes propriétaire d’un édifice construit en 1915, au coeur d’un quartier d’époque. Pour mettre en valeur son patrimoine, la Ville de Saint-Hyacinthe met sur pied un programme de revitalisation des façades, en vertu ­duquel elle finance 50 % du coût des rénovations. Convaincu du bien-fondé de cette initiative, vous vous lancez dans l’aventure. Vous investissez des sommes importantes pour rajeunir la devanture de votre immeuble et améliorer l’apparence du quartier.

Quelques semaines plus tard, des ­inspecteurs en sécurité incendie de la Ville viennent visiter votre propriété. Vous croyez à une visite de routine, car depuis toujours, la sécurité de votre immeuble est jugée adéquate. Mais cette fois, cela se passe différemment. Les inspecteurs de la Ville contactent ceux de la Régie du bâtiment du Québec, qui viennent à leur tour faire une visite. Mauvaise surprise : ils vous ­annoncent que vous devrez investir des dizaines de milliers de dollars pour vous conformer aux normes de sécurité québécoises. L’ennui, c’est que vous ­venez d’investir toutes vos économies… dans votre façade!

C’est exactement ce qui se passe pour les propriétaires d’immeubles du centre-ville. On leur donne d’une main pour reprendre de l’autre des sommes encore plus importantes. Mais cette fois, sans leur offrir aucun soutien financier. Les propriétaires comprennent très bien l’importance de préserver la ­sécurité des clients et des locataires. Toutefois, il est irréaliste d’avoir les mêmes exigences en matière de sécurité pour un bâtiment centenaire que pour un bâtiment neuf. C’est pratiquement aussi farfelu que d’exiger un système antipollution sur un Modèle Ford-T de 1916!

Si la Ville adopte des exigences aussi strictes, elle doit aussi aider les propriétaires à absorber les coûts ­astronomiques des mises à niveaux. ­Autrement, certains propriétaires se ­verront contraints de vendre leur ­immeuble… à rabais, car qui voudrait ­investir dans un gouffre financier? Sans parler de la revitalisation des façades qui, avec ou sans programme de subvention, sera reportée aux calendes grecques. À très court terme, tout le monde sera perdant : les citoyens comme les ­commerçants.

Au fil des ans, le centre-ville est ­redevenu un véritable joyau que plusieurs villes du Québec nous envient. Il fait ­malgré tout face à de multiples enjeux : fermeture du pont Bouchard, travaux de rénovation majeurs du Marché public, manque de stationnement, édifices patrimoniaux entraînant des coûts élevés d’entretien. Ces nouvelles exigences en matière de sécurité lui portent un autre coup très dur.

Le coeur historique de Saint-Hyacinthe, c’est notre centre-ville. Ce quartier a une valeur architecturale et culturelle inestimable. Les Maskoutains aiment leur centre-ville, tout comme les propriétaires et les commerçants qui le font vivre au quotidien. Collectivement, nous avons le devoir de garder ce quartier beau et en santé. Il est le reflet de notre collectivité. Pour toutes ces raisons, la Ville et ses citoyens doivent appuyer moralement et financièrement les acteurs du milieu et faire de ce symbole maskoutain une priorité.

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