En décembre, c’était du côté des rues Dessaulles et Sainte-Anne, tout juste en périphérie du centre-ville, que 147 autres cases tarifées étaient retranchées. Cinq ans après le remplacement des anciens parcomètres par des horodateurs « de nouvelle génération », leur couverture est donc réduite de manière non négligeable. Les emplacements payants près de l’hôpital Honoré-Mercier, du palais de justice et du parc Casimir-Dessaulles restent évidemment en place, tout comme 239 cases au centre-ville. C’est tout de même moins qu’au temps des anciens parcomètres, où 460 cases étaient tarifées au centre-ville, selon un document préparé par la Ville en 2014.
Les récents changements ont été annoncés par le maire Claude Corbeil à la soirée de présentation de la promenade Gérard-Côté, en novembre dernier. La décision découlait de « plusieurs bonnes discussions à ce sujet au conseil », a-t-il présenté presque un an jour pour jour après les élections municipales de 2017, qui ont amené cinq nouveaux venus à la table du conseil.
Les 124 cases retirées ont été identifiées par un « comité restreint » dont faisait partie la SDC centre-ville, ce qui explique que les emplacements retenus sont globalement situés « au cœur du centre-ville, là où il y a le plus d’activité commerciale », a indiqué M. Corbeil. Ainsi, le stationnement devient gratuit et limité à deux heures sur une bonne partie des rues Saint-Antoine, Hôtel-Dieu, Sainte-Anne, Saint-François, Saint-Simon et Mondor, au sud de l’avenue Girouard, qui demeure pour sa part tarifée. Les emplacements jusqu’ici limités à 90 minutes, autour du Marché public par exemple, sont par ailleurs étendus à deux heures.
L’objectif est de « donner de l’air » au centre-ville, a commenté le maire Corbeil, disant avoir entendu les commerçants et les citoyens. En ajoutant le stationnement de 80 places gratuites qui sera créé au printemps dans le secteur, il deviendra sans doute un peu plus compliqué de se plaindre du stationnement au centre-ville.
Un système rentable?
Ces actions ont évidemment un impact sur les revenus tirés des horodateurs, que la Ville évalue à une réduction de 70 000 $ pour le secteur du centre-ville. Pour l’ensemble du territoire, les entrées d’argent tirées des nouveaux appareils n’ont jamais été à la hauteur des prévisions. Au budget 2015, la Ville avait anticipé un peu plus d’un million de dollars en revenus, un chiffre rapidement corrigé compte tenu du déploiement moins important que prévu et du retranchement de quelques heures tarifées. En 2016, la Ville prévoyait donc un apport de 600 000 $, alors que les revenus réels ont finalement atteint 321 274 $. Après des revenus comparables en 2018, une baisse significative est à prévoir cette année en raison des récents retraits.
Si l’on additionne les deux contrats passés en 2013 et en 2015 avec l’entreprise Cale Systems pour l’achat des horodateurs, on arrive à un total de 587 000 $. En suivant l’évolution des revenus tirés des tarifs de stationnement (voir tableau), on constate que la Ville peine à rentabiliser cette opération, et ce, même si le coût du stationnement a doublé avec les nouveaux appareils. Quant à savoir ce qu’il adviendra de ceux qui ont été retirés, aucune décision n’a encore été prise à cet effet, a indiqué le maire. Pour l’instant, ils pourront servir d’appareils de rechange, a-t-il commenté.