Les interventions à effectuer durant cette période risquent d’impliquer des désagréments comme du bruit et des vibrations pour les résidents à proximité, a tenu à prévenir la Ville de Saint-Hyacinthe, au nom du Canadien National (CN), qui est maître d’œuvre dans la construction de l’étagement ferroviaire. L’horaire des travaux, prévus du dimanche au jeudi de 21 h à 6 h 30, est d’ailleurs fixé pour correspondre au moment où les passages de trains sont au minimum.
D’après les estimations municipales, le rayon où les impacts seront ressentis s’étend jusqu’à 700 mètres autour du chantier. Dépassé cette distance, les travaux devraient être perçus à moins de 55 décibels, ce qui correspond au bruit ambiant nocturne, a expliqué Charles Laliberté, le directeur du service du génie à la Ville.
Les résidences incluses dans cette périphérie de 700 mètres sont situées sur le Grand Rang et dans la partie la plus au nord du quartier Douville, dans certaines sections des avenues Castelneau, Jean-Noël Dion et de Carillon, en plus des rues Victor-Martin, Bobby-Hachey, Jeanne-Daigle et de l’impasse Laurent-Gariépy. Pas plus d’une cinquantaine de résidences sont concernées, mais le son peut voyager différemment en fonction du vent et de l’humidité, a tout de même précisé le directeur général de la municipalité, Louis Bilodeau.
Pourquoi en est-on rendu là?
Initialement, une voie de contournement devait permettre aux trains de continuer leur route pendant le déroulement des travaux, mais cette solution a finalement été écartée, car jugée trop coûteuse. Les équipes devront donc carrément retirer des tronçons de rails pour travailler durant la nuit et les remettre en place le matin venu. Il faudra quand même libérer l’espace de travail pour le passage des quatre ou cinq trains sur l’horaire nocturne, qui devront évidemment rouler sur les rails opposés aux travaux.
En travaillant directement sur l’emplacement du chemin de fer, l’idée est de travailler en sous-œuvre, c’est-à-dire en installant la structure du tunnel directement en dessous des rails. Par la suite, il faudra procéder à l’excavation pour révéler l’ouvrage. Cette technique moins conventionnelle implique le battage de pieux pour aller chercher une assise dans le roc et le fonçage de palplanches pour soutenir les sols. Il s’agit précisément des interventions qui risquent de générer du bruit dans l’entourage. « Il n’y a pas de solution miracle. C’est la seule alternative possible », a bien insisté le maire Claude Corbeil.
Échéancier décalé
En faisant le point sur le projet, la Ville de Saint-Hyacinthe a aussi confirmé ce que tous semblaient constater : le chantier a pris du retard sur l’échéancier initial, un décalage de 18 mois pour être précis, a informé M. Laliberté. L’ouverture du boulevard est donc repoussée à 2021. Pour s’adapter à ce retard, la deuxième voie d’accès pour le Cégep sera réalisée par la Ville tout de suite après le prolongement du boulevard, donc vers la fin de l’année 2021. Au départ, les automobilistes devaient pouvoir traverser sous la voie ferrée à la fin 2019 et le deuxième accès au Cégep était prévu pour l’été 2020.
C’est l’installation des ponceaux visant à dévier le ruisseau Plein Champ, la première étape dans la réalisation de ce projet, qui a causé ce retard. Les travaux ayant débuté à l’automne 2017, un seul des quatre ponceaux a pu être aménagé à temps pour l’hiver. Les délais se sont ensuite accumulés parce que les interventions dans ce cours d’eau sont interdites de mai à août par le ministère de l’Environnement.
Le nouvel échéancier est tout de même tributaire du CN, a tenu à spécifier M. Bilodeau. La mise à jour du projet a d’ailleurs été présentée par la Ville de Saint-Hyacinthe même si c’est l’entreprise qui est chargée de faire réaliser les travaux.
Mentionnons toutefois que les délais dans le temps n’ont pas provoqué de dépassements de coûts pour l’instant, alors que le budget est toujours évalué à 32 M$, soit exactement le montant de départ (33,9 M$) moins l’enveloppe provisionnelle de 1,9 M$ exigée par le CN.