9 avril 2020 - 15:24
Situation à l’Hôtel-Dieu et dans les autres CHSLD de Richelieu-Yamaska
Le comité des usagers veille… de l’extérieur!
Par: Martin Bourassa
Le comité des usagers Richelieu-Yamaska est toujours présent pour assurer le bien-être des usagers de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe malgré la pandémie. Les suivis se font toutefois à distance. Photothèque | Le Courrier ©

Le comité des usagers Richelieu-Yamaska est toujours présent pour assurer le bien-être des usagers de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe malgré la pandémie. Les suivis se font toutefois à distance. Photothèque | Le Courrier ©

Il y a bientôt un mois que les proches des quelque 400 résidents hébergés à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe n’y ont pas mis les pieds. Le 14 mars dernier, dans le but de limiter les risques de propagation du coronavirus, Québec décidait d’imposer une série de mesures exceptionnelles, dont de suspendre jusqu’à nouvel ordre les visites dans tous les CHSLD et les résidences de personnes âgées.

Cette nouvelle a bouleversé bien des habitudes et des gens autant au sein des établissements concernés qu’à l’extérieur. Si les familles et les proches des personnes hébergées ont dû se résoudre à suivre la situation de loin, il en va de même pour les bénévoles qui avaient l’habitude de s’y rendre pour y offrir différents services et de l’animation, tout comme les responsables des comités des usagers qui sont chargés en temps normal de défendre les droits et les intérêts collectifs des usagers.

Le comité des usagers Richelieu-Yamaska, qui regroupe les comités de résidents des cinq centres d’hébergement (CHSLD) sur le territoire Richelieu-Yamaska, affirme qu’il arrive à remplir sa mission adéquatement malgré tout le caractère exceptionnel de la situation actuelle. Le téléphone est devenu par la force des choses l’instrument de travail de prédilection. « Nous ne pouvons pas accéder aux établissements, mais nous avons des contacts à l’interne qui nous informent de la situation. Ce n’est pas aussi efficace que de pouvoir se promener sur les étages, mais nous sommes en mesure de nous assurer de la sécurité de nos usagers et que les soins sont offerts. Nous arrivons à supporter les usagers hébergés tout comme leurs proches à l’extérieur », a assuré Josée Dubé, présidente du comité des usagers du CISSS de la Montérégie-Est.

Cette dernière ne cache pas qu’il y a beaucoup d’inquiétude actuellement. « L’inquiétude des gens est tout à fait normale dans les circonstances, poursuit Mme Dubé. Cette inquiétude, nous l’écoutons, nous la respectons et nous trouvons des solutions adaptées aux besoins exprimés en fonction des différents milieux. »

Cette dernière ne s’attend pas à ce que plusieurs personnes donnent suite à la possibilité offerte par Québec de permettre de sortir un parent d’une résidence d’hébergement et d’assurer sa prise en charge. « Il y a des critères stricts à respecter et il faut se demander si la personne sera plus en sécurité à domicile que dans sa ressource actuelle. Il faut considérer l’autonomie des gens, l’intensité des soins que leur état requiert et il ne faut pas oublier que pour nombre de cas, les proches aidants sont eux-mêmes âgés ou en situation de confinement. »

Un transfert bien vu

En ce qui concerne la décision de transférer à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe des personnes âgées atteintes ou suspectées de la COVID-19 provenant de résidences privées pour aînés ou de ressources intermédiaires du territoire, le comité des usagers n’y a vu aucun problème dans la mesure où la sécurité des quelque 400 usagers déjà hébergés sur place pouvait être assurée. « Nous avons été informés rapidement et rassurés par les mesures mises en place. Nous comprenons le bien-fondé de cette décision. On ne peut tout simplement pas laisser des gens avec des problèmes d’errance ou d’Alzheimer à eux-mêmes dans des endroits mal outillés pour assurer leur bien-être et leur sécurité dans un contexte d’éclosion. »

Considéré comme l’un des plus importants CHSLD de la province, l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe est l’endroit tout désigné pour prendre en charge les cas jugés trop lourds pour les autres ressources en temps de pandémie, croit Josée Dubé. « On y trouve la capacité, la compétence, les espaces sécurisés, les meilleures commodités et du personnel spécialisé. Pour isoler les gens qui ont des problèmes cognitifs, il n’est pas nécessaire de les contraindre de force ou de les attacher. »

Malgré tout, la présidente du comité des usagers dit comprendre les inquiétudes manifestées par les employés qui doivent mettre les bouchés doubles et travailler dans un contexte où ils sont exposés plus que jamais au risque de la maladie. « Ce n’est évident pour personne et la COVID-19 dérange, c’est certain. On demande beaucoup au personnel et je peux vous dire que chacun fait son effort pour répondre aux demandes. Les proches des résidents peuvent être rassurés, il y a plus de personnel sur les étages et il y a des gens qui s’occupent bien de leurs parents qui y sont. Nous vivons une situation exceptionnelle, mais tout le monde fait son maximum pour limiter les impacts sur les résidents. Les services sont encore rendus de façon efficace et professionnelle, nous pouvons en témoigner. Les comités des usagers doivent être là, nous y sommes et nous allons nous assurer d’y être jusqu’à la fin », a conclu Mme Dubé avec assurance, en saluant les efforts de la direction du CISSS de la Montérégie-Est pour tenir impliqués et informés ces précieux comités.

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