1 juin 2023 - 07:00
Le Comité Yamaska accentuera la sensibilisation sur la rivière cet été
Par: Sarah-Eve Charland
La conseillère municipale de Saint-Pie Pascale Pinette, le responsable des communications de l’OBV Yamaska, Michel Laliberté, le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, et le maire de Saint-Damase, Alain Robert. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La conseillère municipale de Saint-Pie Pascale Pinette, le responsable des communications de l’OBV Yamaska, Michel Laliberté, le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, et le maire de Saint-Damase, Alain Robert. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le Comité Yamaska a poussé plus loin sa démarche de consultation en allant à la rencontre des propriétaires de résidence longeant la rivière Yamaska pour dresser un portrait des enjeux liés à la rivière. La vitesse des bateaux à moteur, particulièrement les bateaux de wakeboard, et l’érosion des berges préoccupent grandement les résidents. Plusieurs actions de sensibilisation seront mises en œuvre l’été prochain dans un objectif de réduire les impacts des bateaux sur la sécurité et les berges.

Des représentants de l’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska ont rencontré l’été dernier 158 propriétaires résidents sur le bord de la rivière entre Saint-Césaire et Saint-Hyacinthe, dont 57 % y habitent depuis plus de 20 ans. Ils ont posé une quinzaine de questions sur leurs perceptions de plusieurs enjeux de la rivière.

Les répondants ont identifié l’érosion des berges et les bateaux de wakeboard parmi les problèmes les plus importants sur la rivière Yamaska. Bien que l’OBV n’ait pas posé de question en particulier sur les embarcations de wakeboard afin de ne pas influencer les réponses, ce type de bateau a été mentionné à plusieurs reprises par les répondants.

Du côté de la sécurité, 70 % des riverains ont dit se sentir en sécurité lorsqu’ils sont sur le cours d’eau, mais 37 % estiment qu’il y a un problème de vitesse avec les bateaux à moteur.

Observer les bateaux

En plus de recueillir les perceptions des résidents, l’OBV a effectué 15 sorties d’observation en utilisant le quai de riverains. Les représentants ont utilisé un radar pour obtenir la vitesse des bateaux à moteur. Ils ont aussi mesuré la hauteur des vagues à l’aide d’un mètre fixé au niveau de l’eau sur une tige de métal ancrée au fond de la rivière. Les sorties se sont déroulées lors de journées de beau temps. Ils ont recensé 311 embarcations, dont 81 % étaient des bateaux à moteur.

En ce qui concerne la vitesse, 77 % des bateaux à moteur observés circulaient à moins de 40 km/h. Les embarcations circulant à plus de 75 km/h représentaient 10 % des observations. La vitesse moyenne de tous les bateaux à moteur était de 29,47 km/h. La vitesse moyenne des bateaux de wakeboard était plus basse, soit de 24,45 km/h.

Ce sont toutefois ces bateaux qui ont créé les plus hautes vagues. La hauteur moyenne des 23 passages de bateaux de wakeboard observés a été de 18,83 cm. La hauteur moyenne des vagues créées par des embarcations était de 10,78 cm. Pas moins de 86 % des embarcations ont créé des vagues de moins de 10 cm.

En mai 2022, quatre consultations publiques s’étaient tenues à Saint- Hyacinthe, à Saint-Damase, à Saint-Pie et à Saint-Césaire. Près de 200 personnes ont participé à ces rencontres. « L’idée [avec la tournée de l’été dernier] était de rencontrer les riverains et de valider ce qui avait été mentionné lors des consultations. On n’était pas dans le jugement de la perception. C’est important d’aller à la rencontre des gens pour leur montrer que leur opinion est importante », mentionne le responsable des communications de l’OBV Yamaska, Michel Laliberté.

À cette étape-ci, le Comité Yamaska n’a pas analysé la littératie scientifique. Cela se fera davantage si le Comité Yamaska choisit de prôner une solution réglementaire.

Des mesures de sensibilisation

Afin que le gouvernement reconnaisse une problématique, le fardeau de la preuve revient au député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay. Ce dernier doit, entre autres, prouver que les mesures non réglementaires n’ont pas fonctionné. Le Comité Yamaska récoltera les données de la même façon cet été et consultera les rapports d’accidents de la Sûreté du Québec afin de planifier la suite.

« On est obligé de passer par une étape de sensibilisation. Si ça fonctionne, on arrête là, tout le monde est content. Si ça ne fonctionne pas, on pourra proposer une solution réglementaire. […] Quand on se sera arrêté sur une solution, on consultera à nouveau la population. On colligera les informations dans le but de déposer un rapport à l’automne », souligne le député.

Ces jours-ci, des panneaux de sensibilisation sur la vitesse et les vagues sont installés. La sensibilisation prendra plusieurs formes, comme des dépliants par envoi postal, des agents de sensibilisation présents aux descentes de bateaux lors de période d’achalandage et des opérations de communication. La Sûreté du Québec s’est aussi engagée à augmenter la fréquence des patrouilles, assure le député. Les Municipalités mettront sur leur site Internet des registres de plaintes.

Le Comité Yamaska analysera aussi les initiatives des villes de Saint-Hyacinthe et de Saint-Pie afin de connaître leurs effets sur la navigation. Dans un premier temps, des bouées ont été installées afin d’inciter les usagers à circuler à 10 km/h dans le secteur de Saint-Hyacinthe. De son côté, Saint-Pie a instauré une tarification aux descentes de bateaux.

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