Très au fait du dossier puisqu’il était l’un des représentants de Saint-Hyacinthe à la table des négociations avec les municipalités, M. Leclerc désapprouve ce projet d’entente de 10 ans destiné à remplacer l’accord de 2002. Lorsque son collègue Bernard Barré a proposé son adoption, il a donc voté contre.
Chiffres à l’appui, il s’est fait fort de démontrer que cette entente est inéquitable pour les contribuables maskoutains. « Là où ça fait mal, c’est sur le compte de taxes des citoyens », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le conseil avait commandé une étude à la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) précisément pour régler un problème d’inéquité.
« Aujourd’hui, c’est 2 054 000 $ que devraient payer les municipalités, mais en 2017, les services ne leur ont coûté que 419 000 $. En 2018, ce sera 450 000 $, au lieu de 2 095 000 $. En 2027, on arrivera à 850 000 $ au lieu de 2 504 000 $ », a-t-il décliné pour illustrer les écarts qu’il dénonce et qu’il se refuse à accepter.
Selon ses calculs, le manque à gagner de Saint-Hyacinthe a atteint 6 337 553 $ au cours du dernier mandat (2014-2017) et il se chiffrera à 16 294 000 $ dans 10 ans. « Et l’entente ne prévoit pas les ajouts d’équipements supralocaux. On a l’exemple du projet de bibliothèque, qui va sûrement coûter 9 ou 10 M$ », a-t-il poursuivi.
Sans mettre en doute ses calculs, Bernard Barré s’est dit en désaccord avec son raisonnement. « Combien de municipalités parmi les 16 auraient signé avec les chiffres qu’il nous a donnés? », a questionné le parrain de la résolution.
« À mon avis, probablement aucune. On aurait continué avec l’ancienne (entente), qui ne mentionnait pas le prix de la carte loisirs », lui a répondu Alain Leclerc, laissant ainsi entendre que le tarif pour l’émission d’une carte Accès-Loisirs à un non-résident aurait pu être ajusté à la hausse, en fonction du coût réel des services donnés.
D’autres, comme Donald Côté, croient qu’une ville-centre comme Saint-Hyacinthe doit agir de manière à préserver un climat de bonne entente avec les municipalités voisines. « D’un point de vue mathématique, ce que dit M. Leclerc est tout à fait défendable, mais ça fait partie des compromis que moi, j’accepte », a déclaré le conseiller de Sainte-Rosalie.
S’exprimant à son tour sur le sujet, Nicole Dion-Audette a signalé que lorsque Saint-Hyacinthe décide de se doter de nouvelles infrastructures à caractère supralocal, elle ne demande pas la permission aux municipalités partenaires.
David Bousquet a, quant à lui, fait valoir qu’un dossier comme celui-là ne se limitait pas à laseule question monétaire. « Il faut aussi conserver pour nos clubs une marge critique de participants aux activités », a-t-il ajouté.
Le maire Claude Corbeil a mis fin au débat en déclarant qu’il n’était pas d’accord avec Alain Leclerc. « On avait fait le pari qu’on en arriverait à une entente négociée. On a pris part à six, sept, huit rencontres, on a passé beaucoup de temps là-dessus. M. Leclerc, vous avez participé à toutes les rencontres et vous n’avez jamais barré des quatre roues, sauf à la dernière. La vie m’a appris que lorsqu’on commence une négociation, il faut être prêt à mettre de l’eau dans son vin. On en sort gagnant, de cette entente avec nos voisins », a-t-il conclu.