15 juillet 2021 - 07:00
Lost dans l’Paradise
Le court-métrage d’un diplômé du Cégep de Saint-Hyacinthe à Cannes
Par: Olivier Dénommée
Virgile Ratelle, ancien Maskoutain diplômé en cinéma, n’aurait jamais cru que son court-métrage Lost dans l’Paradise se rendrait à Cannes. Photo gracieuseté

Virgile Ratelle, ancien Maskoutain diplômé en cinéma, n’aurait jamais cru que son court-métrage Lost dans l’Paradise se rendrait à Cannes. Photo gracieuseté

Virgile Ratelle, un résident d’Otterburn Park qui a vécu pendant quelques années à Saint-Hyacinthe, s’était déjà mis en tête qu’il devrait travailler sans compter ses heures s’il voulait percer dans le domaine du cinéma, mais il n’avait pas prévu de connaître un tel succès en sortant de l’école. Voilà que son court-métrage Lost dans l’Paradise se rend au prestigieux Festival de Cannes dans la catégorie « Short Film Corner ».

« J’ai fait mon parcours en cinéma au Cégep de Saint-Hyacinthe, puis à l’UQAM. On ne se cachera pas que c’est un milieu très contingenté et je m’étais déjà fait à l’idée que j’allais devoir travailler comme un chien si je voulais une chance d’en vivre. Lost dans l’Paradise était mon film de fin de parcours et je ne m’étais donné aucune pression pour plaire. C’est dur à croire qu’il est à Cannes! », relate Virgile Ratelle.

La pandémie a indirectement inspiré le réalisateur. « J’ai 29 ans, mais la dernière année, j’ai recommencé à vivre comme quand j’en avais 15 : je faisais du skateboard avec mes amis, sans responsabilités. J’avais comme projet de tourner un film avec pour thème l’hiver et le nord, mais c’est quand j’ai entendu à Chicoutimi un jeune de 8 ans sacrer comme un vieux avec son gros accent que j’ai décidé de faire un film sur la jeunesse. » Ne connaissant pas du tout la région, il a entamé de longues démarches auprès des écoles pour être aidé à trouver des jeunes qui souhaiteraient devenir les sujets de son documentaire.

Le court-métrage, tourné en décembre 2020 à Normandin au Lac-Saint-Jean, se veut un documentaire axé sur des groupes d’adolescents, leur quotidien, leurs aspirations et leurs questionnements, mais il prend une tournure très contemplative avec des longs plans où on n’entend que les sons de la nature. « La forme de Lost dans l’Paradise est hors norme par rapport aux autres courts-métrages, mais c’est le genre de film que je voulais créer! Il va vraiment au rythme de la région, avec le froid, le bruit et la présence de l’usine non loin », relate le réalisateur.

Ascension rapide

Le montage de Lost dans l’Paradise s’est terminé en mai, mais le court-métrage a rapidement attiré l’attention. « Il a été retenu pour Prends ça court, où il a gagné le prix de la meilleure production et, maintenant, il est au Short Film Corner du 12 au 16 juillet, un des plus grands marchés du court-métrage au monde, en marge du Festival de Cannes. Ça m’a pris une bonne semaine pour réaliser que ça arrivait pour vrai! Le film est tout jeune, mais déjà, ça dépasse toutes mes attentes! », raconte Virgile Ratelle.

Pandémie oblige, le réalisateur n’a pas pu prendre l’avion pour Cannes, mais il voit le verre à moitié plein. « Dans une année normale, j’aurais déjà les deux pieds dans le sable, mais je reste zen parce que c’est un peu grâce à la pandémie que ce film a pu voir le jour. Je garde mes énergies pour le prochain projet. »

Justement, le tournage de son prochain film doit commencer dans les prochaines semaines. Virgile Ratelle s’intéresse encore à la jeunesse, mais il revient cette fois dans la région maskoutaine, qu’il connaît davantage. « On verra des ados qui feront du skate en région, même si c’est moins éloigné que le Lac-Saint-Jean, mais ça sera un film moins contemplatif cette fois », annonce-t-il. Chose certaine, tous les espoirs semblent permis pour le cinéaste. « C’est un drôle de début pour moi, mais le travail ne fait que commencer! »

Pour ce qui est de Lost dans l’Paradise, il devrait voyager à travers les festivals de courts-métrages durant la prochaine année. Par la suite, Virgile Ratelle espère pouvoir organiser une projection publique dans sa région natale, dans la Vallée-du-Richelieu. Il est possible de consulter la page Facebook Lost Dans l’Paradise pour en savoir plus sur le parcours du documentaire.

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