19 mai 2022 - 07:00
Restauration
Le Croissant d’or ferme ses portes
Par: Sarah-Eve Charland
La propriétaire du Croissant d’or, Line Larocque, prend sa retraite. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La propriétaire du Croissant d’or, Line Larocque, prend sa retraite. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le restaurant Le Croissant d’or, du boulevard Laframboise à Saint-Hyacinthe, fermera ses portes dans un mois. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le restaurant Le Croissant d’or, du boulevard Laframboise à Saint-Hyacinthe, fermera ses portes dans un mois. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Ce n’est pas de gaieté de cœur que la propriétaire du Croissant d’or, Line Larocque, mettra la clé sous la porte le 17 juin. Arrivée à l’âge de la retraite, elle n’a pas réussi à trouver de relève pour reprendre les rênes de ce restaurant faisant partie intégrante du paysage maskoutain depuis 75 ans.

Line Larocque était émotive lorsque LE COURRIER l’a rencontrée pour discuter de la fermeture définitive du restaurant. « Je veux remercier la population qui m’a accompagnée pendant 30 ans. J’ai l’impression de les abandonner, mais je n’ai pas de relève », dit-elle.

L’institution a ouvert ses portes en 1947. Elle était fréquentée principalement par des travailleurs des manufactures du coin. À l’époque, le restaurant offrait un menu familial et varié. Une vingtaine d’années plus tard, la vocation a changé en devenant une pizzéria. Malgré les changements de propriétaires au fil des années, la pizza est demeurée au cœur du menu.

Mme Larocque est propriétaire du restaurant depuis 1993. Trente ans plus tard, l’heure de la retraite a sonné. Considérant la pénurie de main-d’œuvre et l’absence de relève, elle n’avait d’autre choix que de mettre le restaurant en vente il y a deux ans. Elle espérait vendre le bâtiment avec le fonds de commerce, mais l’offre d’achat acceptée ne concerne finalement que le bâtiment. La transaction se concrétisera le 1er septembre.

« Face à ma décision de fermer, je suis divisée. J’étais rendue à prendre ma retraite, mais je laisse derrière moi un personnel extraordinaire. On est encore dans le bain. On travaille encore fort. »

Les clients pourront se rendre au restaurant jusqu’au 17 juin. Étant donné l’annonce de la fermeture, il était impossible de poursuivre les activités pendant plusieurs mois puisque les employés commencent déjà à se replacer peu à peu.

Grandir en restauration

Mme Larocque a la restauration dans le sang. Ses parents ont aussi été propriétaires du Croissant d’or de 1969 à 1976. Elle y a passé son adolescence. Donc, lorsque sa mère lui a partagé l’annonce du Croissant d’or à vendre en 1993, Mme Larocque n’a pas hésité. Elle travaillait à l’époque en restauration à Drummondville. Elle a vendu ses parts et est revenue à Saint-Hyacinthe. Elle est devenue ainsi la septième propriétaire du restaurant.

Le bâtiment a été rénové à plusieurs reprises, mais a toujours gardé un menu de qualité, assure-t-elle. C’est d’ailleurs ce qui a permis au Croissant d’or de maintenir sa clientèle pendant toutes ces années malgré une compétition de plus en plus présente. « Ce dont je suis le plus fière, c’est d’avoir pu maintenir un produit de qualité, soit la pizza. Au cours des 10 dernières années, j’ai eu beaucoup de compétition. On nous disait qu’on était copié, mais jamais égalé! Je quitte avec le sentiment du devoir accompli », affirme-t-elle.

Le commerce fonctionnait très bien. Il a d’ailleurs réussi à se maintenir à flot pendant la pandémie grâce au service de livraison. « On ne ferme pas parce que ça ne fonctionne pas. La clientèle est fidèle. […] Je recommencerais demain matin. J’ai tellement aimé ça, recevoir les clients, les servir et les rendre heureux », souligne-t-elle.

Line Larocque ne perd pas espoir. Son fonds de commerce est toujours à vendre. « Qui sait? Peut-être que quelqu’un voudra prendre la relève et ouvrir un Croissant d’or ailleurs », espère-t-elle.

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