Ce soutien financier a été rendu possible grâce à l’adoption du projet de loi C-04, voté sous bâillon à 3 h du matin le 30 septembre 2020. « J’étais moi-même présent cette nuit-là et même si le Bloc québécois a appuyé cette loi, l’utilisation du bâillon a rendu impossibles la bonification du projet de loi et l’identification de ses éventuelles zones d’ombre comme celle-ci. »
Il est évident pour le député qu’à aucun moment le gouvernement n’avait en tête de « récompenser » les voyageurs qui font fi des directives, mais une étude plus approfondie du projet de loi aurait pu prévoir cette faille, qui doit maintenant être colmatée au plus vite.
« Mon message à ceux qui sont allés dans le Sud est clair. Vous n’aurez pas droit à cette prestation. Elle n’est pas prévue pour vous », a notamment confirmé le premier ministre Justin Trudeau en point de presse mardi, même si l’échéancier pour corriger la situation n’était toujours pas connu au moment d’écrire ces lignes.
« Le plus simple serait de rappeler 50 députés et de rouvrir le parlement le temps d’une journée pour voter sur une modification de la loi. Je pense que personne ne se plaindrait de procéder ainsi », lance pour sa part M. Savard-Tremblay, qui rappelle que la Chambre des communes ne doit normalement pas siéger avant le 25 janvier.
Mauvaise approche?
Le député se fait critique de l’« approche très permissive » du gouvernement fédéral depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020. « Il a pris trop de temps pour fermer les frontières [lors de la première vague] et l’instauration du dépistage obligatoire au retour ne sera en vigueur que le 7 janvier, alors que tous ceux qui sont partis pour les fêtes seront déjà revenus. Les mesures sont peu contraignantes », déplore-t-il.
Il invite tout de même les voyageurs qui seraient tentés de profiter de la prestation pendant qu’elle est toujours en vigueur de ne pas le faire pour éviter les mauvaises surprises. « On ne sait pas encore ce qui sera fait et si le changement sera rétroactif. »
Pour sa part, le député n’a pas quitté le pays depuis le début de la pandémie et simplement vu son père – vivant seul – le 24 décembre au soir.