« La distance n’a pas d’importance » était un slogan publicitaire d’un autre siècle, un autre millénaire. À cette époque, les compagnies de téléphone vendaient de gros appareils à roulette fixés au mur qui n’allaient pas plus loin que leur cordon, mais avec lesquels nous pouvions faire des « longues distances ». Grâce au téléphone, même éloignés, nous restions proches des êtres aimés.
Aujourd’hui, contrairement au slogan publicitaire, la distance a de l’importance en ta’! Parlez-en au corps professoral et à sa population étudiante qui se rapprochent en classe ces temps-ci. Y a toujours ben des limites au distanciel. Pensez à ces restaurants, bars et salles de spectacles qui attendent de revoir des humains échanger et rigoler dans la proximité. Pour ma part, je trouve qu’on s’est assez vus à travers les écrans. La distanciation est de moins en moins une option. Faut se voir en vrai pis ça presse. Je veux bien être connecté au monde entier, mais pas déconnecté de l’humanité. Sur les médias sociaux, il y a tellement de distance entre les points de vue qu’il faut trop souvent crier pour se faire entendre. Et plus ça hurle, plus les gens s’éloignent. On perd tout sens de la nuance. Tout sens de l’humour. Trop de distance et c’est la haine.
Mais dès que les humains se retrouvent face à face, le ton baisse. La haine fait place à… la nuance. On retrouve le sens de la mesure, de la réflexion, de la communication. On retrouve le sens de l’humour. Après tout, nous sommes des animaux sociaux. Nous avons besoin de nous rencontrer physiquement, besoin de l’autre pour apprendre, communiquer, échanger, évoluer et aimer.
Puissent un jour toutes ces inconfortables distances entre nous n’être plus que des souvenirs.
« Coller nos deux corps / Et déposer les armes » – L’amour, Karim Ouellet.