Sa silhouette le rapproche dangereusement du Charger, mais il ne peut pas se targuer d’en avoir le charme ou la puissance. Il n’a pas le charme de la 200, ne propose même pas de version cabriolet… Bref, avouons-le, le Dodge Avenger doit vivre un véritable chemin de croix qui le mènera, souhaitons-le, dans un monde meilleur.
Car pour le moment, malgré ses qualités (et ses défauts), l’Avenger ne réussit certainement pas à séduire autant qu’il le devrait.
Une silhouette familière
Le Dodge n’a pas été laissé à lui-même. On a bien tenté de lui insuffler un peu de charme et de sex appeal, mais il ne semble pas attirer l’attention. Bien sûr, la voiture reprend la calandre caractéristique, et les ailes arrière rebondies et surdimensionnées que l’on retrouve sur le Charger, mais l’ensemble donne une impression de moins grand équilibre que les autres membres de la famille. Un peu comme si on avait tenté d’assembler ensemble des morceaux qui ne collent pas.
Bonne nouvelle cependant, la nouvelle année a amené pour le Dodge Avenger de sérieuses modifications dans l‘habitacle. Et à l’image de tous les autres produits de la marque, le Avenger réussit à mériter une mention pour la qualité renouvelée de son assemblage et de son style. Mention d’abord pour la qualité de finition, fortement rehaussée en comparaison des années précédentes. Il faut dire que l’ensemble de la voiture profite de cette nouvelle qualité d’assemblage, ce qui constitue certes une amélioration marquée.Mention aussi pour le système audio et multimédia bien conçu et ma foi, plutôt agréable et simplet à utiliser. Bien sûr quelques commandes demandent un peu d’adaptation, mais en général, le tout tombe sous la main sans de trop longues batailles qui nous obligent à quitter la route des yeux. Et un mot exceptionnellement positif pour le système de navigation qui répond au quart de tour, corrige la moindre de nos bévues, et retrace un nouvel itinéraire rapidement et avec précision même si, par hasard, le conducteur, que je ne nommerai pas, décide de faire à sa tête, de suivre son propre chemin et de se retrouver perdu dans les rues d’une ville mal connue… Situation hypothétique, bien entendu, mais qui trouve rapidement solution.Petit bémol pour la qualité des sièges dont le confort avant est intéressant, bien que l’assise soit un peu trop courte pour Chérie dont la longueur de jambes dépasse cependant la taille moyenne. J’avoue ne pas avoir éprouvé ce problème, bien que le coussin un peu trop mollet des sièges avant ne m’ait pas impressionné pour de longues randonnées.
Derrière le volant
Une fois derrière le volant, la joie est tout de même un peu moins grande. Bien sûr, notre modèle d’essai, la SXT, était muni du nouveau V6 de 3,6 litres de bonne puissance, mais malgré tous mes efforts, il parvenait difficilement à manifester son enthousiasme autant qu’on aurait pu le souhaiter.
Concrètement, c’est la boîte de vitesses qui semble mal se marier à la nouvelle motorisation. Les rapports s’enclenchent trop rapidement, dans une succession quasi essoufflante, ne permettant pas de tirer le maximum du couple de la motorisation. La boîte 6 rapports, pourtant prometteuse, n’arrive pas à calquer sa progression sur les besoins de la voiture.Le résultat est donc un peu décevant; la consommation est en hausse face à l’an dernier de façon marquée, malgré le modernisme de la nouvelle mécanique. Bon point cependant, ce faible régime moteur permet de demeurer relativement silencieux malgré, il faut bien le dire, un habitacle peu insonorisé et fortement transparent aux bruits éoliens.
En résumé
La Dodge Avenger a du style, mais pas tout à fait assez. Une mécanique puissante, mais un peu mal mariée. Et une finition irréprochable, mais sans susciter les passions. En fait, la voiture progresse d’année en année depuis sa création, mais devra encore franchir les dernières étapes de son chemin de croix avant de parvenir au succès.
Fiche technique :
Moteur : L4 2.4L Puissance (ch@tr/min) : 173 @ 6000 Couple (lb.pi@tr/min) : 166 @ 4400 Autre moteur : V6 3.6L Roues motrices : Avant Transmission : Automatique à 4 ou 6 rapports en optionFreins : Disques aux 4 rouesPrix du modèle à l’essai : 26 495 $ (sans options)Échelle de prix : 17 995 $ – 26 495 $Consommation rapportée : 10,5 l aux 100 km (estimé)
Forces :
– Finition intérieure- Dégagement dans l’habitacle- Bon système de navigation
Faiblesses :
– Consommation abusive- Habitacle bruyant- Combinaison moteur-transmission