16 janvier 2014 - 00:00
Le fantasme de Johanne
Par: Martin Bourassa

C’est fait, j’ai reçu mon compte de taxes 2014 lundi. Non, je n’ai pas sursauté, même que j’ai été agréablement surpris.

Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas tant le montant de mon compte de taxes qui m’a fait grand bien. À ce sujet, je savais depuis le mois de décembre à quoi m’attendre, soit grosso modo une augmentation totale d’une cinquantaine de dollars. Ce n’est pas la mer à boire considérant la qualité et la quantité des services qui nous sont offerts à Saint-Hyacinthe. Nul doute que notre compte de taxes se compare avantageusement à ceux des municipalités de taille similaire et même plus modeste.Cela dit, je considère toujours que la Ville aurait pu faire mieux. Elle ne s’est pas livrée à un véritable exercice de rationalisation des dépenses. Oui, elle a remis à plus tard certaines dépenses, mais elle n’a pas mis au régime forcé ses employés et ses départements. Alors quelle a été mon agréable surprise?Ce n’est peut-être qu’un détail, mais la lettre explicative accompagnant le compte de taxes a retenu mon attention. Pas tant pour son contenu que pour sa forme. Contrairement à l’an dernier, et sans doute aux années passées, mais je ne pourrais le jurer, cette missive n’est pas signée par le maire de la Ville de Saint-Hyacinthe. Elle ne porte aucune signature. Détail anodin, voire insignifiant? Peut-être.Mais permettez-moi d’y voir une intention avouée du maire Claude Corbeil de la jouer plus « low profile » que son prédécesseur. Une volonté de prendre moins de place et de s’effacer un peu derrière l’ensemble du conseil, en bon joueur d’équipe.C’est du moins ma perception de la chose. Si c’est le cas, si c’est bien voulu et non l’effet du hasard, c’est une bonne nouvelle. Et cela m’amène directement au fantasme de la conseillère Johanne Delage, cette « ancienne » nouvelle conseillère, de retour au conseil depuis novembre, après une retraite politique de quatre ans. Elle me racontait récemment que son grand rêve en prévision des élections de novembre 2017 serait que le prochain conseil soit formé de conseillers élus par l’ensemble des électeurs maskoutains, et non par les électeurs d’un quartier prédéterminé. Maire et conseillers, même combat. Est-ce réaliste? Pas certain.Mais pour les amateurs de politique municipale à Saint-Hyacinthe, on parlerait d’une véritable révolution. L’idée derrière cette proposition : inciter chaque conseiller à faire passer les intérêts de la collectivité avant ceux de son district de référence.« À mon sens, la mentalité de quartier au conseil est moins pire que c’était avant 2009, mais il y a encore du chemin à faire et de l’espoir. Il devra y avoir des changements pour 2017, au moins au niveau de la carte électorale. Pour le reste, on verra. »Des conseillers de ville et non de quartiers, il s’agit d’une proposition intéressante qui mérite réflexion, mais j’ai comme l’impression que les embûches administratives seraient trop nombreuses pour y donner suite.Et je pense que les conseillers qui s’appuient sur les organisations de loisirs de quartier pour se faire élire ne seront pas chauds à l’idée de modifier les règles du jeu. Avant de penser à la prochaine élection, il faudrait d’abord qu’ils aient le courage de revoir toute l’organisation et le financement des loisirs de quartier. Voilà mon fantasme.

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