La femme, qui a souligné son 43e anniversaire le 13 octobre en compagnie des employés émus de l’épicerie, a traversé quatre pays pour arriver au Canada avec son fils de 17 ans. Alors que la guerre fait toujours rage dans son pays et que sa ville natale, Zaporijjia, est occupée par les Russes et privée d’eau et d’électricité, elle a décidé de partir pour offrir un avenir meilleur à son garçon.
En mai dernier, elle a vu sur le site Internet I Can Help Host l’annonce d’une résidente de Saint-Jude, Tania Slobodian, qui offrait de l’hébergement à des ressortissants étrangers. « Ma maison était pleine, mais j’ai été touchée par son histoire », raconte-t-elle. Oléna et son fils sont donc arrivés au Québec le 14 juin et, après un isolement de deux semaines sous la supervision de La Croix-Rouge, ils ont été hébergés cinq semaines dans le salon de Tania Slobodian. Elle les a ensuite aidés à trouver un appartement à Saint-Hyacinthe.
Toutefois, afin de pouvoir payer son loyer, Oléna devait absolument trouver un emploi. C’est alors que Cynthia Quirion, une personne dans l’entourage de Tania Slobodian, a accepté d’aller porter des CV avec elle pendant toute une journée. Elle a d’abord songé aux usines, mais puisque c’était en pleines vacances de la construction, elle n’a pas eu de retour. De plus, cela aurait été plus difficile pour le voyagement, car Oléna n’habitait pas à proximité. Mme Quirion s’est donc dirigée au centre commercial qui est à 20 minutes à pied de chez Oléna.
Elle a tout de suite reçu un accueil favorable au IGA. L’après-midi même, le directeur général, Marc-André Benoit, avait déjà obtenu l’aval de l’équipe du prêt-à-manger et l’embauchait. « Nous n’aurions pas pu imaginer mieux. Elle est vraiment arrivée dans une famille. C’est vraiment rassurant et au-delà de nos attentes », déclare Cynthia Quirion.
Marc André Benoit tient à remercier son équipe qui a tout de suite accepté de relever le défi. « Personne n’a hésité malgré la barrière de la langue. Tout le monde a dit oui sans penser aux répercussions et aux conséquences. Ç’a permis de sortir les employés de leur routine. Ils ont pris ça à cœur et ont senti qu’ils pouvaient faire la différence », affirme-t-il.
Adaptation
Bien que les employés n’arrivent pas encore à échanger facilement avec leur nouvelle camarade dont l’humeur varie selon les hauts et les bas du conflit en Ukraine, Oléna Kiktenko s’intègre très rapidement.
Dès le début, contrairement à l’habitude, M. Benoit a permis à ses employés d’utiliser leur cellulaire pour traduire leurs discussions avec la nouvelle venue. Il a aussi commencé à traduire en russe les fiches techniques, mais il n’a pas eu besoin de le faire longtemps puisque sa nouvelle recrue a appris le travail très vite et elle a progressé rapidement en français grâce à un cours à raison de deux heures par semaine avec Synor aux Galeries St-Hyacinthe.
Le contact humain a ensuite fait toute la différence, selon la responsable du département du prêt-à-manger, Lyne Beausoleil.
