Cette idée a pris naissance lorsque le directeur général de l’organisme, Dominique Théberge, a été ébranlé par le fait qu’un couple homoparental de sa connaissance lui demande dans quelle municipalité de la Montérégie il pouvait déménager sans craindre de subir de l’intimidation. Bien que l’organisme desserve toute la Montérégie, M. Théberge ne savait pas qu’elles étaient les actions de chaque Municipalité en matière d’inclusion.
En se basant sur le Guide pratique pour des municipalités québécoises inclusives des personnes LGBTQIA2+, rédigé par le Conseil québécois LGBT, il a décidé de pousser l’initiative plus loin. Il a donc créé la certification MIC+ (Municipalités plus inclusives aux communautés+) et écrit à chacune des 148 municipalités de la Montérégie pour savoir si elles désiraient l’obtenir. Cela impliquait principalement qu’elles acceptent que les employés et les élus participent à des formations sur l’inclusion des personnes LGBT+ et qu’elles remplissent chacune une grille indiquant les actions inclusives qu’elles proposent.
De façon générale, la réponse a été positive et les grilles ont déjà été rendues publiques pour les membres de la communauté LGBT+. Le projet a également été accepté par le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie du ministère de la Condition féminine du Québec et pourrait être utilisé dans d’autres régions du Québec.
« Les municipalités sont le palier gouvernemental le plus proche des citoyens. Si elles interviennent, les membres de la communauté LGBT+ peuvent se sentir en sécurité », considère M. Théberge.
Escalade de la haine
Directeur général du JAG depuis janvier 2023, Dominique Théberge constate que les membres de la communauté LGBT+ sont particulièrement ostracisés depuis ce temps. Même ses collègues d’autres organismes qui sont en poste depuis des années ont remarqué que la haine a atteint un sommet inégalé.
Au JAG, les demandes des membres faisant face à de l’intimidation sont si nombreuses que l’attente pour les traiter est de trois mois. M. Théberge et ses collègues en vivent également et souffrent d’épuisement. De plus, sous chaque publication sur les réseaux sociaux du JAG ou de ses partenaires le concernant se retrouve un commentaire haineux. L’organisme ne peut pas non plus faire de sensibilisation dans les écoles comme auparavant, car les directions craignent la réaction de certains parents si le JAG est invité.
Selon M. Théberge, les mouvements homophobes et transphobes sont de mieux en mieux organisés et leurs discours circulent davantage grâce aux réseaux sociaux. « Il y a eu une brèche par les médias sociaux qu’on n’avait pas vue, a conclu le directeur général du JAG. La haine qui se voit dans le monde doit avoir un bouc émissaire, et on se tourne vers ce qui nous ressemble le moins. »