« Ça faisait longtemps que je parlais avec Joëlle Turcotte [copropriétaire du Zaricot] pour jouer durant les 5 à 7 de jazz. C’est la première année que cela se concrétise », explique Frédéric Hébert, qui gravite depuis longtemps dans l’entourage du Zaricot. Celui qui a étudié la guitare au Cégep Marie-Victorin est depuis passé à la batterie et dirigera tout l’été de petits ensembles jazz, composés de différents musiciens chaque fois.
Amateur de la musique du jazzman américain Kurt Rosenwinkel, Frédéric Hébert affectionne aussi particulièrement l’ère bebop et post-bebop et des noms comme Joe Henderson, John Coltrane et Miles Davis. À cela s’ajoutent Louis Armstrong ou les compositeurs impressionnistes comme Debussy ou Satie. Cela se traduit dans son jeu par une belle variété musicale lors de ses performances. « On aime reprendre les compositions de Joe Henderson, de Bud Powell et de Thelonious Monk, mais aussi celles de Herbie Hancock et de John Scofield », cite-t-il en exemple. Son défi constant est d’interpréter différentes pièces de différente façon chaque fois. « Il se peut qu’une même pièce revienne à plus d’une soirée, mais elle sera jouée d’une façon complètement différente. Le but, c’est qu’il n’y ait aucune répétition d’une soirée à l’autre », assure-t-il. Au Zaricot, il précise que son style nage entre swing, latin et une version plus moderne du post-bebop. « On essaie de limiter les ballades, comme on préfère offrir des spectacles énergiques. »
Ville de jazz?
Selon le batteur, la réception est toujours très positive lorsqu’il joue du jazz à Saint-Hyacinthe. Il y voit un certain potentiel, mal exploité. « La vie du jazz n’est pas vraiment active ici : il n’y a que peu de gens qui essaient de ramener le jazz à Saint-Hyacinthe », remarque Frédéric Hébert, qui croit que la dynamique pourrait s’améliorer si davantage de Maskoutains assistaient à un spectacle de jazz pour voir s’ils aiment le genre ou non. « Moi-même, certaines choses me rebutaient au début, et aujourd’hui je les adore! », confie-t-il. Il entrera cet automne à l’Université McGill, en batterie, et a bien hâte de voir où cela va le mener, mais d’ici là, il continuera d’animer bien des 5 à 7 dans sa ville natale. À cela s’ajoute une participation aux Rendez-vous urbains, le jeudi 6 juillet sur la rue des Cascades. Notez que malgré le dépliant l’annonçant en trio, il prévoit venir en quatuor pour l’occasion.