Dans une école de Montréal le traditionnel congé de l’Action de grâce fut déplacé pour cause d’accommodements religieux afin de permettre aux élèves de célébrer l’Aïd, une importante fête musulmane. La clientèle étant principalement de cette confession, on constatait un fort taux d’absentéisme, d’où le déplacement.
Certains ont crié au scandale, prétextant que l’on privilégie une religion au détriment des autres, que c’était déraisonnable envers ceux qui auraient voulu fêter l’Action de grâce, bref, que ça n’avait aucun bon sens. Pas moi. J’ai applaudi des deux mains et regretté de ne pas en avoir une troisième pour exprimer davantage ma joie.En fait, je trouve qu’on ne va pas encore assez loin pour satisfaire les croyants. Après tout, une des choses les plus religieuses que nous ayons est bien le calendrier scolaire! Noël, jour de l’An, Pâques, les congés religieux d’inspiration chrétienne sont bien représentés. Et tout le monde en profite quelle que soit sa confession. Pourquoi ne pas inclure ceux des autres? Et en faire profiter tout le monde également? Au nom de la liberté religieuse et de la sacro-sainte égalité sociale, nous devrions célébrer Noël, Pâques et Action de grâce, mais aussi Hannouca et Roch Hachana, le Ramadam, Aïd al-Kebir, mais aussi les fêtes traditionnelles amérindiennes. Sans oublier les fêtes hindoues, bouddhistes, chinoises, sikhs et Jévohas… euh… Raël? Pourquoi pas, plus on est de fous… Quant aux incroyants, aux païens et autres bizarres qui ne croient en rien de surnaturel (quelle drôle d’idée), tant pis pour eux qu’ils se débrouillent avec les journées pédagogiques, les fêtes syndicales et les tempêtes de neige. Puis, on regardera le calendrier noirci de congés en cherchant LA journée où l’on peut enseigner… en se demandant si la religion ne prend pas trop de place dans nos vies.