« Love Suprême parle de narcissisme, d’un besoin vital de reconnaissance. Pour moi, l’amour suprême ne se consomme pas, il se donne sans compter. Il doit surtout être redonné. Je crois que beaucoup d’artistes, moi inclus, ont le désir de devenir une légende. Nous sommes souvent à la recherche d’une reconnaissance éternelle. Dans ce cas, le but de cet amour est purement narcissique », explique Koriass.
Love Suprême est le prolongement de Petit Love. Plus sombre et plus sérieux, il fait cependant partie du même cycle de création. Par ailleurs, tout comme sur Petit Love, l’album est entrecoupé d’interludes. Intitulées Hate suprême, celles-ci se retrouvent au nombre de cinq. Ces dernières représentent la conscience de l’artiste. C’est Gilbert Sicotte qui incarne cette voix intérieure. « Je voulais une voix grave, paternelle. Chaque fois que je pensais à cette voix, Gilbert Sicotte me venait en tête. Je lui ai proposé cette collaboration et il a tout de suite accepté. Il a enregistré les cinq « Hate » en une seule prise », précise-t-il.
« Regarde ce que t’es devenu; t’es rendu un clown, une marionnette, rien d’autre qu’un pantin qui se fait blanchir les dents en dessous des spotlights. » C’est avec ce genre de propos que Koriass se sermonne lui-même. L’objectif de ce processus créatif était de comprendre et de détecter les bonnes raisons de perdurer à travers le temps. Cette ambition, ce désir de grandeur, sont des notions récurrentes dans le monde du hip-hop et du rap.
« Je veux rester intègre. Je souhaite continuer à faire de la musique pour les bonnes raisons et pas seulement pour la reconnaissance. J’ai une famille, deux petites filles, c’est donc important de véhiculer de bonnes valeurs », souligne le rappeur.
Parlant de famille, Koriass a fait sensation lors de son passage à Tout le monde en parle le 7 février. Il a affirmé être féministe, ou du moins prônant l’égalité homme-femme. Cette prise de position a fait des vagues dans les médias. Lors de l’entrevue, Koriass a fait part de son expérience et a expliqué dans ses mots ce qu’est la culture du viol. Le rappeur sera en tournée dans les cégeps pour parler de cette réalité.
« Les garçons ne sont même pas au courant de ce qu’est la culture du viol. Si je peux enlever l’envie à un seul de commettre ce geste irréparable alors ce sera au moins ça de fait. Je suis conscient d’être une figure à laquelle les jeunes s’identifient et j’essaie d’en profiter pour leur faire comprendre certaines choses. Étant père de deux filles, j’espère sincèrement contribuer à leur offrir un monde meilleur. La mère de mes enfants est une victime de ce fléau. Je peux donc en parler de façon un peu plus juste maintenant », soutient Koriass.
C’est la première venue de Koriass au Zaricot. Le spectacle qui sera offert sera présenté dans une formule intimiste, en trio. « Je vais donner un show énergique, donner tout ce que j’ai. Je vais accepter des demandes spéciales et faire des chansons de tout mon répertoire. Le spectacle dure toujours plus longtemps que ce qui est indiqué (rires). J’ai hâte de revoir le public de Saint-Hyacinthe. Il y a vraiment un bon bassin de hip-hop et de rap dans la région. Je suis déjà venu plusieurs fois assister à des lancements d’albums et à des spectacles. J’ai hâte », conclut-il.