7 janvier 2021 - 14:27
Bilan 2020 et perspectives 2021
Le maire Claude Corbeil répond aux questions de notre éditorialiste
Par: Martin Bourassa
Photo François Larivière | Le Courrier ©

Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le maire Claude Corbeil a répondu aux questions du rédacteur en chef Martin Bourassa lors d’une rencontre éditoriale qui s’est déroulée à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe en décembre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le maire Claude Corbeil a répondu aux questions du rédacteur en chef Martin Bourassa lors d’une rencontre éditoriale qui s’est déroulée à l’hôtel de ville de Saint-Hyacinthe en décembre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Pour une deuxième année consécutive, le maire de Saint-Hyacinthe a accepté bien volontiers de recevoir notre éditorialiste Martin Bourassa et de répondre à ses questions. Pendant un peu plus d’une heure à la mi-décembre, et en tout respect des mesures sanitaires, Claude Corbeil a été soumis à un barrage de questions. Cet exercice nous permet de revenir sur les dossiers qui ont meublé l’actualité locale et régionale en 2020 et d’entrevoir ce que nous réserve la prochaine année. Voici le compte-rendu de cette rencontre éclairante.

Éditorialiste : entrons tout de suite dans le vif du sujet : la COVID-19 est le fait saillant de la dernière année dans le monde entier. Quel bilan faites-vous de la pandémie jusqu’ici? Peut-on retirer du positif de cette expérience?

Maire : absolument, il faut souligner à quel point l’ensemble de la communauté maskoutaine a su se mobiliser rapidement et efficacement pour aider les plus démunis. Je salue tout le travail du Centre de bénévolat et du milieu communautaire, par exemple. Ici, à la Municipalité, on ne savait pas trop à quoi s’attendre au départ, mais nos équipes dédiées ont fait preuve d’agilité pour offrir les meilleurs services possible à la population.

Éditorialiste : dans quelle mesure la pandémie a-t-elle affecté les dossiers municipaux de 2020?

Maire : à partir de mars, tout a été chamboulé. Notre planification a pris le bord et il a fallu nous adapter. Les dossiers ont continué à cheminer et nous allons les rendre à terme, mais il y a eu des délais bien entendu. Je pense entre autres au plan de développement durable et au programme particulier d’urbanisme du centre-ville. Les consultations citoyennes, comme celles du projet M et du Domaine sur le Vert, ont été plus complexes forcément, mais nous avons mis en place des outils technologiques et des façons de faire qui nous ont été fort utiles dans les circonstances. L’organisation est devenue à la fine pointe de la technologie.

Éditorialiste : et les finances de la Municipalité?

Maire : au niveau financier, la perte [2,2 M$ en 2020] est épongée par le gouvernement du Québec. Nous avons dû réduire nos services et procéder à quelques mises à pied, mais nous devions quand même maintenir les services, même si les revenus n’étaient pas au rendez-vous. Notre budget 2021 n’a pas été facile à faire, car tout repose sur des projections et il y a peu de certitudes encore face à 2021.

Éditorialiste : la pandémie a provoqué l’annulation de votre conférence annuelle devant la Chambre de commerce. On a manqué quoi au juste, quel aurait été votre message?

Maire : c’est décevant, car j’étais prêt et j’ai du plaisir à faire ça. C’est un rendez-vous manqué, mais j’espère que ce n’est que partie remise et qu’on pourra se reprendre en 2021. Au niveau du contenu, j’aurais certainement parlé du dynamisme économique de la Ville et de l’importance d’impliquer et de mobiliser tout le monde autour de ça.

Éditorialiste : la pandémie a freiné net l’élan du nouveau centre de congrès municipal. Vous le supportez déjà par un cautionnement de 2,5 M$. L’opérateur en est où avec la caution? Faudra-t-il l’augmenter pour soutenir davantage l’opérateur afin de s’assurer qu’il passe au travers ou encore investir pour aider à la relance du centre de congrès?

Maire : le centre de congrès, le Centre des arts, ces deux organisations avaient le vent dans les voiles quand la pandémie a frappé. Pour ce qui est du centre de congrès, je pense que l’opérateur [Michel Douville] a été assez agile au niveau des mises à pied et qu’il a su aller chercher tous les programmes d’aide qu’il pouvait pour atténuer les impacts. Il tient le fort, mais il faudra être là pour le soutenir quand ça va repartir. On ne pouvait pas prévoir ce qui vient d’arriver et comment l’industrie des congrès va réagir, mais je demeure convaincu que nous avons fait le meilleur investissement que nous pouvions faire et je n’ai aucun regret.

Éditorialiste : pensez-vous que nous arriverons à passer à autre chose rapidement avec le vaccin ou si on traînera des séquelles de cette pandémie pendant des années?

Maire : je pense que les citoyens ont hâte de passer à autre chose, mais ce sera quand? Bonne question. Ça va repartir un moment donné, mais tout sera différent. Au niveau technologique, je pense qu’il y a des habitudes au niveau du travail ou du commerce qui vont rester. Au niveau économique, ce n’est pas tant ce qui va se passer à Noël qui m’inquiète que ce qui va se passer le 1er juin. Qui sera encore en affaires ou pas à ce moment.

Éditorialiste : parmi les beaux succès de l’année 2020, on note l’intérêt marqué manifesté par les promoteurs immobiliers à la grandeur de la ville. Cet engouement pose-t-il un défi particulier pour la Municipalité?

Maire : c’est une excellente nouvelle et je ne pensais pas en mars dernier que nous aurions une bonne dizaine de dossiers à étudier au cours de l’année. Cela a mis une pression énorme sur le Service d’urbanisme, d’où la réorganisation et les ouvertures de postes que nous venons d’annoncer. Il y a un engouement des investisseurs pour Saint-Hyacinthe et notre ambition est de répondre à leurs aspirations. Il y a de la construction neuve et aussi des requalifications de propriétés dans ce que l’on nous propose.

Éditorialiste : l’acceptabilité sociale, ce besoin d’impliquer, de consulter les citoyens et d’obtenir leur bénédiction, c’est un concept incontournable ou un irritant?

Maire : ce n’est pas un irritant. Nous sommes là en politique d’abord pour représenter les citoyens. Personnellement, je parle à tous ceux qui veulent me parler. On tente par tous les moyens d’impliquer et de consulter les citoyens, pandémie ou pas. Ils ont droit au chapitre.

Éditorialiste : autre beau succès, le programme d’aide à l’implantation de nouveaux commerces au centre-ville pour aider à sa revitalisation. La réponse dépasse-t-elle vos espérances jusqu’ici?

Maire : je suis agréablement surpris par la réponse et l’enthousiasme des commerçants. Ce programme est un levier intéressant, il contribue à apporter du sang neuf et à mettre de la vie au centre-ville. C’est un beau succès jusqu’ici.

Éditorialiste : la principale critique à l’égard de ce programme d’aide aux nouveaux commerces, c’est qu’on n’a rien offert aux commerçants établis, ceux qui tiennent la rue des Cascades à bout de bras. Une diminution ou un gel de taxes d’affaires a-t-il été envisagé?

Maire : je m’attendais à cette question (rires). Nous nous sommes assis avec tous les acteurs du centre-ville le 14 septembre et nous allons les revoir. Je suis sensible à ceux, comme vous dites, qui ont tenu le centre-ville à bout de bras et il faudra trouver une façon de les soutenir eux aussi. Nous voulons y travailler et trouver la bonne façon de le faire.

Dossier Exceldor

Éditorialiste : ce ne fut pas une bonne année pour Saint-Hyacinthe dans le dossier Exceldor. Jusqu’ici, la MRC n’a pas eu plus de succès que vous à convaincre la CPTAQ de dézoner une terre agricole pour agrandir le parc Olivier-Chalifoux. Avez-vous encore de l’espoir?

Maire : comme producteur agricole, c’est un dossier qui m’interpelle et me blesse beaucoup. Je pense qu’une coopérative agricole devrait avoir la possibilité d’établir une usine à proximité des producteurs. C’est un objectif louable, même sur une terre agricole. On cherche encore des solutions et on se prépare à plaider notre dossier à la CPTAQ. On attend la date d’audience et on ne lâche pas. C’est trop important pour nous.

Éditorialiste : de passage dans la région, le premier ministre Legault a semblé sympathique à votre cause. Il a demandé à l’UPA et à la Ville de trouver un terrain d’entente, ce qui n’est pas arrivé. L’an dernier, vous n’avez pas osé livrer le fond de votre pensée sur l’attitude de l’UPA dans ce dossier, pouvez-vous préciser votre pensée cette année?

Maire : l’attitude de l’UPA m’irrite au plus haut point, je ne le cache pas. Comme producteur, je me suis impliqué dans les plus hautes instances syndicales de ma production. J’ai revendiqué, puis défendu toutes ses positions avec cœur. Sans prétention, je crois avoir été un des meilleurs ambassadeurs de l’UPA. Malgré cela, dans ce dossier, l’UPA n’a jamais répondu à mes demandes de dialogue. Je n’en dirai pas davantage…

Éditorialiste : est-ce qu’un maire qui n’est pas producteur agricole aurait été plus à l’aise de défendre les intérêts de la Municipalité dans le dossier Exceldor?

Maire : non, j’ai défendu les intérêts de la Ville de toutes mes forces. Je suis maire avant toute chose, mais je comprends aussi l’enjeu agricole de par mon vécu, mon expérience. Je n’ai pas ménagé mes efforts et un maire avec un autre profil que le mien n’aurait rien changé.

Éditorialiste : de façon unanime, le 10 décembre, l’Assemblée nationale a adopté une motion par laquelle Québec confirme qu’il n’y aura pas de décret spécial et qu’il s’en remet à la CPTAQ. Ce geste vous a-t-il surpris et déçu?

Maire : oui, je ne le cache pas, on n’avait pas besoin de ça. Cela s’inscrit dans une série d’actions de l’UPA dans ce dossier. La motion a été amenée par la députée de Longueuil [Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin], là où se trouve le siège social de l’UPA. Ce n’est pas un hasard, mais cela n’ébranlera pas notre détermination à faire valoir nos arguments devant la CPTAQ.

Éditorialiste : la Ville de Saint-Hyacinthe refuse de rendre publique l’entente secrète liant la Ville de Saint-Hyacinthe à Exceldor. Ne pensez-vous pas que cette cachette ne fait que donner des arguments aux opposants? Qu’avez-vous tant à cacher?

Maire : nous n’avons rien à cacher, mais il s’agit d’une entente d’affaires qui ne peut pas être rendue publique. Elle a quand même été approuvée par l’ensemble du conseil et le conseil est à l’aise avec cette façon de faire. Quant à savoir si nous rendrons publics les détails de cette entente un jour ou quand le dossier à la CPTAQ sera réglé, je n’en ai aucune idée.

Autres dossiers chauds

Éditorialiste : au cours de la dernière année, la Ville s’est séparée à l’amiable de sa directrice de l’urbanisme, c’est exact? Lui a-t-on versé une compensation financière à même les fonds publics?

Maire : notre directrice de l’urbanisme a quitté son poste. Je ne vais pas en dire plus.

Éditorialiste : on me dit aussi qu’un pompier d’expérience a eu droit au même traitement spécial, soit le versement d’une compensation en échange de sa démission. Vous ne pensez pas que les Maskoutains ont le droit de savoir qui reçoit de l’argent public, combien et pourquoi?
Maire : dans tous les dossiers, nous agissons dans les règles de l’art.

Éditorialiste : un autre dossier chaud de la dernière année a été celui de la piétonnisation de la rue des Cascades. Avec le recul, avez-vous personnellement tiré des leçons de cette première expérience?

Maire : oui, de ne plus jamais me fier à des « ça aurait l’air que »… Ce n’est pas suffisant. En fin de compte, il y a une organisation au centre-ville qui représente les marchands et, avant de revenir avec une initiative comme celle-là, il faudra s’assurer de son acceptabilité sociale.

Éditorialiste : et de son acceptabilité commerciale?

Maire : son acceptabilité sociale et commerciale, oui.

Éditorialiste : vous avez annoncé dans un communiqué de presse qu’il n’y aurait pas de piétonnisation au centre-ville l’été prochain, outre pour la braderie si elle a lieu, mais pourquoi cette décision n’a-t-elle pas fait l’objet d’un débat et d’un vote publics et d’une résolution du conseil? Ce dernier est-il unanime à ce sujet?

Maire : le conseil est-il 100 % en faveur de cette décision [faire l’impasse sur 2021 et le report potentiel en 2022], je ne le sais plus. Il faudrait que je révise les notes du plénier. En ce moment, nous sommes encore en pandémie et il est clair pour nous tous que tenir cette activité avec des restrictions, ça ne marche pas.

Éditorialiste : de l’extérieur, votre administration donne l’impression de pelleter les problèmes par en avant. Pour la piétonnisation, vous passez la rondelle au conseil qui sera élu à l’automne 2021 et on l’a vu l’été dernier avec la controverse sur les camions de cuisine de rue (food trucks) et les poules urbaines. Dans ces deux derniers cas, vous avez promis d’y revenir en 2021. Allez-vous tenir cette promesse?

Maire : pour les food trucks, l’idée était de protéger nos restaurateurs en place, ceux qui paient des taxes et qui en arrachaient l’été dernier. J’ai vraiment des bémols à ce sujet, mais on y reviendra. En ce qui concerne les poules urbaines, la réglementation va le permettre en 2021 et nous aurons l’occasion de la présenter en temps opportun.

Éditorialiste : parmi les dossiers qui traînent en longueur, il y a celui de la nouvelle gouvernance économique pour unir Saint-Hyacinthe Technopole et Développement économique de la MRC. On a mis le doigt sur le bobo en 2018 avec un rapport accablant ciblant la compétition entre les deux services et les services redondants. Nous voilà en 2021 et rien n’a été annoncé encore. Êtes-vous d’accord pour dire que nous n’étions pas bien organisés au niveau économique sur notre territoire quand la pandémie a frappé?

Maire : quand la pandémie est arrivée, tous les fils n’étaient pas encore attachés, c’est vrai. Mais je peux affirmer que Saint-Hyacinthe Technopole et DEM travaillent très bien ensemble actuellement. Il y a du bon travail qui se fait des deux bords et collectivement. Notre objectif est qu’ils le fassent encore mieux dans tous les dossiers. Je suis confiant que notre solution sera gagnante, je n’ai aucun doute là-dessus, mais ça demande du temps. On y arrive.

Éditorialiste : l’année 2021 marque l’entrée en vigueur d’un nouveau contrat pour les déchets dans la MRC. Saint-Hyacinthe en profite pour se retirer complètement du volet récupération et valorisation des bacs bruns, dont le contenu ne servira pas finalement à alimenter une usine de biométhanisation municipale qui à l’origine avait été construite pour ça. C’est un échec à vos yeux, cette incapacité à traiter le contenu des bacs bruns chez nous?

Maire : le bac brun, c’est seulement 10 000 tonnes de déchets annuellement pour l’usine, mais cet apport faisait partie de la recette de départ. Malheureusement, cet ingrédient ne fonctionne pas et c’est d’une tristesse… on a vraiment tout essayé.

Éditorialiste : ce qui est difficile à comprendre, c’est que cette recette va être reproduite ailleurs au Québec où les usines semblables sont en développement. Le maire de Québec a même ri de la Ville de Saint-Hyacinthe récemment en disant publiquement qu’il va réussir là où on a échoué. On est maintenant cités en exemple, mais ce n’est pas à notre avantage…

Maire : j’aurais bien aimé que le maire de Québec vienne nous voir avant de se lancer là-dedans. S’il pense faire mieux que nous avec la biométhanisation, je n’y crois pas. Je lui souhaite bonne chance. La qualité du bac brun [son contenu] n’est pas là.

Éditorialiste : vous avez voté pour une rare fois sur une résolution cette année, celle amenée par Bernard Barré. Même si vous avez dit trouver l’idée intéressante, vous vous êtes opposé à l’idée de considérer la connaissance du milieu parmi les critères d’embauche lors des entrevues de sélection des employés. N’est-ce pas là une bonne idée pourtant?

Maire : j’ai été surpris de le faire [voter], ça n’arrive effectivement pas souvent. J’ai mis mes culottes. Il fallait y réfléchir davantage et c’est ce qui a été fait. On a réalisé que nous n’avions aucune clause particulière à considérer lors des embauches et convenu que c’était plus prudent de ne pas en mettre une, en tout respect de la Charte des droits et libertés. On a donc opté pour le statu quo. Mais vous savez, la connaissance du milieu, ça se développe également. Lors de notre récente fête en l’honneur des retraités, sur les 17 employés, il devait y en avoir 6 ou 7 (environ 40 %) qui résidaient à l’extérieur de la ville et qui connaissent maintenant Saint-Hyacinthe peut-être mieux qu’un Maskoutain résidant…

Éditorialiste : ces chiffres ne sont pas très bons pour votre idée d’arriver à 60 000 de population en 2021. Si vous êtes incapables de convaincre vos propres employés de venir s’installer à Saint-Hyacinthe, à quoi bon faire la tournée des entreprises et des institutions maskoutaines pour séduire les travailleurs de l’extérieur?

Maire : ce n’est pas simple, il y a souvent un paquet de raisons personnelles pour lesquelles ceux qui travaillent chez nous optent pour résider en périphérie…

Éditorialiste : ce dossier visant à considérer la connaissance du milieu lors des embauches n’est pas revenu à la table du conseil la semaine dernière. Va-t-il revenir ou est-ce un dossier classé?

Maire : en ce qui me concerne, il s’agit d’un dossier réglé, nous n’en parlerons plus.

Éditorialiste : le conseiller Barré dénonce chaque fois qu’il en a l’occasion l’embauche de candidats externes au détriment de candidats de la place. Comme c’est vous qui nommez les conseillers sur les comités, pourquoi ne demandez-vous pas au conseiller de La Providence de siéger aux comités de sélection au lieu du comité de démolition?

Maire : ce n’est que pour les embauches aux postes de direction que deux élus sont sollicités sur les comités de sélection. Il faut simplement lever la main et manifester son intérêt. Mais on choisit toujours les meilleurs candidats. Bernard se lève souvent pour s’opposer aux embauches, mais Bernard, c’est Bernard. On ne le changera pas…

Vivement 2021

Éditorialiste : parlons un peu de l’année 2021. Vous l’entrevoyez comment? Quels seront vos priorités et vos dossiers chauds?

Maire : évidemment, le dossier Exceldor va revenir rapidement. On a hâte d’être entendus devant la CPTAQ et on mise beaucoup sur le résultat. J’espère que l’année 2021 pourra être sous le signe de la relance à tous les niveaux, que ce soit économique ou culturel, par exemple. Plusieurs projets devront être relancés ou livrés. Je pense au plan de développement durable et au plan particulier d’urbanisme au centre-ville. On espère aussi couper le ruban du tunnel Casavant à l’automne. Il faut aussi se préoccuper du logement social pour les plus vulnérables, car nous avons des besoins importants. Notre volonté est de tendre vers une belle mixité de clientèle.

Éditorialiste : une première candidate à la mairie, Marijo Demers, a annoncé ses couleurs en prévision des élections de novembre 2021 et compte former une équipe. Vous en pensez quoi?

Maire : c’est sain et démocratique. Je suis bien content qu’il y ait des citoyens intéressés par la politique municipale. C’est une occasion qui arrive une fois tous les quatre ans et chaque personne a droit au chapitre. Certains annoncent déjà leurs intentions et il y en aura d’autres, car Saint-Hyacinthe est une municipalité bien gérée.

Éditorialiste : le fait de savoir qu’il y aura de la compétition à la mairie aura-t-il une influence sur votre réflexion ou votre décision personnelle?

Maire : absolument pas. Pour ma part, je prendrai ma décision aux prochaines semences. J’ai beaucoup d’autres chats à fouetter d’ici là. Il reste beaucoup de temps et rien ne presse. Mais vous savez, la compétition ne m’a jamais effrayée. J’en ai eu à chaque élection, nous étions même trois sur les rangs en 2013.

Éditorialiste : que souhaitez-vous aux Maskoutains pour 2021?

Maire : je leur souhaite de pouvoir se faire des câlins… de pouvoir retourner à une vie normale. Mais pour cela, ils doivent respecter les consignes. Les solutions s’en viennent, mais il faut continuer de suivre les règles de la santé publique. Ce n’est pas le moment de relâcher, au contraire.

Éditorialiste : et que peut-on vous souhaiter à vous?

Maire : de la santé et de la patience. J’ai le sang chaud et le plus difficile en politique, c’est de cultiver notre patience. Souvent, ça ne va pas assez vite à mon goût. J’ai aussi très hâte de pouvoir serrer mes petits-enfants.

Éditorialiste : une dernière question piège en terminant : se donne-t-on rendez-vous à la même heure, à la même place l’an prochain?

Maire : ça, ça va dépendre de mes semences! (rires)

image