16 juin 2016 - 00:00
Faut-il interdire les pitbulls à Saint-Hyacinthe?
Le maire Corbeil préoccupé, mais prudent
Par: Maxime Prévost Durand
Le maire Corbeil préoccupé, mais prudent

Le maire Corbeil préoccupé, mais prudent

Le maire Corbeil préoccupé, mais prudent

Le maire Corbeil préoccupé, mais prudent

Pour l’instant, il n’est pas question de bannir les pitbulls à Saint-Hyacinthe.

Pour l’instant, il n’est pas question de bannir les pitbulls à Saint-Hyacinthe.

Au coeur du débat qui fait rage dans l’actualité québécoise depuis le décès tragique d’une Montréalaise attaquée par un chien pitbull, le maire de Saint-Hyacinthe Claude Corbeil se dit préoccupé par la situation, sans pour autant réclamer l’interdiction de la race sur le territoire maskoutain.

« C’est sûr que lorsqu’il arrive des accidents comme celui à Montréal la semaine dernière, c’est extrêmement préoccupant », a mentionné le maire Corbeil, lors d’un entretien avec LE COURRIER. Il reste toutefois prudent et ne souhaite pas mettre tous les pitbulls dans le même enclos. « Des pitbulls peuvent être dangereux, comme d’autres chiens peuvent l’être aussi », fait-il remarquer.

La règlementation actuelle à Saint-Hyacinthe ne cible pas particulièrement les pitbulls, mais s’applique à l’ensemble des chiens. « Pour le moment, nous avons un déjà outil qui avait été préparé en collaboration avec la Faculté de médecine vétérinaire en 2002, a fait observé M. Corbeil. À ce stade-ci, l’important est de s’assurer que le règlement en place soit bien appliqué. »

D’après cette règlementation, aucune race n’est visée par une interdiction de se trouver sur le territoire maskoutain. Un chien jugé dangereux pourra être capturé par la SPAD (Société protectrice des animaux de Drummondville), puis gardé en fourrière jusqu’à ce que son maître en reprenne possession. Dès qu’un chien tente de mordre une personne ou un animal, la SPAD capture l’animal pour s’assurer de sa bonne santé et pour procéder à une étude de caractère. Un chien qui mord une personne ou un animal à deux reprises, qu’il cause ou non des blessures, devra être euthanasié tel que le prévoit un article du règlement numéro 30.

Bannir les pitbulls? L’OMVQ dit non

D’après un recensement réalisé par Radio-Canada, une cinquantaine de villes au Québec bannissent les pitbulls de leur territoire à ce jour, dont Drummondville. La plus récente à avoir emboîté le pas est la Ville de Brossard, qui a annoncé mardi qu’elle va bannir de tout son territoire certaines races de chiens agressifs, dont les pitbulls.

L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec s’oppose à ces mesures, jugeant qu’elles ne créent qu’un faux sentiment de sécurité au sein de la communauté. « Des recherches démontrent que l’usage du bannissement de races ne modifie pas le nombre de morsures et d’attaques par des chiens […], indique-t-elle dans un communiqué disponible en ligne. En Ontario, où quatre races de type pitbull ont été bannies [en 2005], les statistiques révèlent que le nombre total de morsures par des chiens a augmenté significativement de 2010 à 2014, passant de 400 à 650. »

À l’heure actuelle, il est obligatoire de tenir son chien en laisse sur la place publique à Saint-Hyacinthe. Cette simple mesure permet à elle seule de réduire considérablement les risques de blessures provoquées par les morsures de chien, sans égard à la race, indique sur son site l’OMVQ.

Depuis le décès d’une femme de 55 ans à la suite d’une attaque d’un pitbull en liberté le 8 juin dans le quartier Pointe-aux-Trembles à Montréal, une table de travail a été mise en place par l’Union des municipalités du Québec et le gouvernement du Québec pour se pencher sur la question de l’interdiction des pitbulls. Le maire de Saint-Hyacinthe, qui devait lui-même participer à une rencontre du Caucus des Cités régionales de l’UMQ à Joliette mardi, s’est montré ouvert à mettre à jour la règlementation municipale si cela était jugé nécessaire à la lumière des discussions.

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