En octobre 2004, le MAPAQ avait signé une entente avec la Cité de la biotechnologie pour permettre à cette corporation privée de se porter acquéreuse à titre gratuit de terrains – propriétés du Ministère – au fur à mesure de ses besoins.
La condition est que l’entreprise qui occupe l’un de ces terrains doit exercer une activité conforme à la mission de la Cité de la biotechnologie. « La Cité de la biotechnologie agroalimentaire, vétérinaire et agroenvironnementale de Saint-Hyacinthe consiste en un lieu d’échanges, de formation, de recherche, de coordination, de promotion industrielle et de services aux entreprises dont se dotent les intervenants de Saint-Hyacinthe Technopole agroalimentaire, pour assurer la valorisation industrielle de leurs activités et attirer des entreprises, en appui aux stratégies gouvernementales en biotechnologie », peut-on lire dans l’Entente concernant la cession à titre gratuit d’immeubles, dont nous avons obtenu copie auprès du MAPAQ.
Depuis la création de Saint-Hyacinthe Technopole en avril 2015, les actifs de la Cité de la biotechnologie sont gérés par cet organisme dont le mandat est le développement économique de la Ville de Saint-Hyacinthe.
Propriétaire du futur siège social de CDMV, Saint-Hyacinthe Technopole a signé un bail de location d’une durée de 25 ans avec cette entreprise. Actuellement, CDMV est installée sur le boulevard Choquette à Saint-Hyacinthe.
Consacré au secteur bioalimentaire
La mission de la Cité de la biotechnologie est détaillée sur le site Web de Saint-Hyacinthe Technopole. « D’une superficie de près de 10 millions de pieds carrés, la Cité est le premier parc technologique exclusivement consacré au secteur bioalimentaire en Amérique du Nord. Elle accueille déjà des intervenants majeurs dans ce domaine et permettra à de nombreux chercheurs d’y pratiquer leur science ».
Dans un courriel obtenu via la Loi d’accès à l’information, Jacques Beaupré, directeur régional par intérim au MAPAQ, avait répondu positivement le 16 mars 2020 à la demande d’André Barnabé, directeur de Saint-Hyacinthe Technopole, « de procéder à l’implantation d’un immeuble pour CDMV sur l’avenue José-Maria-Rosell à Saint-Hyacinthe », situé dans la Cité de la biotechnologie.
« Le Ministère ne s’est pas objecté à l’implantation dans la Cité de CDMV qui offre des services importants à l’industrie vétérinaire par son rôle de premier plan dans l’industrie pharmaceutique animale et dans l’amélioration de la santé animale au Québec et par le développement de solutions innovantes pour ce pan de la chaîne agroalimentaire », justifie Yohan Dallaire Boily, relationniste au MAPAQ, dans un courriel adressé au COURRIER.
Bien que CDMV ne fabrique pas de médicaments comme son futur voisin Sterinova et n’ait pas de laboratoire ni de département spécifique voué à la recherche et au développement, André Barnabé considère que CDMV est à sa place dans la Cité de la biotechnologie.
Celui-ci justifie sa présence en évoquant entre autres les liens étroits de cette entreprise avec la Faculté de médecine vétérinaire pour la vente de médicaments. « La mission de CDMV est plus large que la distribution de produits vétérinaires. C’est aussi de la recherche et du développement. Cette entreprise a d’ailleurs développé des logiciels pour une meilleure gestion des cliniques vétérinaires », mentionne André Barnabé, en entrevue au COURRIER.
Selon nos informations, l’activité technologique de CDMV se limite aux logiciels et services pour les vétérinaires. On y a perfectionné un outil de gestion en ligne destiné aux cliniques vétérinaires connu sous le nom LogiVet. Cette activité est gérée par Solutions Vet, une filiale de CDMV dont les bureaux sont situés à Saint-Hyacinthe.
Un fleuron maskoutain
Pour le directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole, il était inconcevable que cette entreprise déménage son siège social et son entrepôt hors de la grande région de Saint-Hyacinthe.
« La région ne pouvait pas se permettre de perdre un fleuron comme CDMV. Cette entreprise représente une pièce importante de l’écosystème qu’est la Technopole. Nous ne pouvions laisser partir ce projet, et ce, d’aucune façon », considère M. Barnabé.
Au sujet des possibilités d’expansion dans la Cité de la biotechnologie, André Barnabé précise qu’il reste encore des terrains appartenant au MAPAQ pouvant être utilisés par l’organisme qu’il dirige.
« Nous comprenons que l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) a également besoin de ces terrains pour ses activités. Il s’agit de délicates opérations pour concilier l’intérêt de toutes les parties de façon harmonieuse », considère M. Barnabé.
Comme l’ITA fait partie du MAPAQ, ses employés et ses étudiants ont libre accès aux terrains du Ministère à des fins d’enseignement.