9 avril 2015 - 00:00
PDZA
Le MAPAQ s’en est mêlé aussi
Par: Benoit Lapierre
Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

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Partenaire principal de la MRC dans le dossier du PDZA, le ministère de ­l’Agriculture, des Pêcheries et de ­l’Alimentation (MAPAQ) a lui aussi senti le besoin de réagir pour éviter que le projet tourne à l’échec.

Cette intervention a pris la forme d’une lettre que le directeur régional par ­intérim du MAPAQ, Hugues St-Pierre, a expédiée le 17 octobre au directeur ­général de la MRC des Maskoutains, ­Gabriel Michaud. La lettre de l’UPA a ­suivi le 22 octobre.

« Le Guide d’élaboration d’un plan de développement de la zone agricole relève que le succès d’une démarche d’un PDZA est attribuable en grande partie à la ­participation et à la concertation des ­acteurs du milieu. Or, malgré les ­nombreuses activités de concertation qui ont été tenues au début de la démarche, nous ne sommes pas convaincus que l’énoncé de vision, les enjeux, les objectifs et les actions retenus jusqu’à maintenant émanent d’une réelle concertation des acteurs du milieu. Selon des informations récemment obtenues, les agriculteurs n’auraient plus le sentiment d’être des collaborateurs. Ils se considéreraient davantage comme des observateurs de cette démarche de PDZA », écrit M. St-Pierre dans sa missive. À la ­demande du COURRIER, Gabriel Michaud en a transmis une copie au journal.

Le directeur régional du MAPAQ signale dans sa lettre qu’en vertu du protocole d’entente conclu avec le Ministère, la MRC s’était engagée à être accompagnée du MAPAQ tout au long de la démarche entamée en décembre 2012, à élaborer son PDZA en concertation avec les partenaires du milieu et à déposer au ministre une version finale répondant aux attentes du MAPAQ. « À quelques semaines de l’échéance de ce protocole, nous jugeons essentiel de vous transmettre nos ­préoccupations quant au respect de nos attentes », expliquait M. St-Pierre.

Il rappelait aussi que dans une ­première lettre transmise à la MRC en juin 2014, le Ministère avait déjà exprimé des attentes claires quant aux améliorations à apporter. « Il nous est toujours impossible de juger de leur prise en compte. Pour ces raisons, nous craignons que la MRC n’arrive à remplir des obligations prévues à l’article 4 du protocole d’entente lors de l’adoption de son PDZA », s’inquiétait-il. Mais il estimait toujours possible de « renverser la tendance » et de « créer une nouvelle dynamique de concertation ».

« Car la technopole agroalimentaire ne peut se contenter d’un PDZA quelconque. En revanche, nous sommes persuadés que la MRC possède toutes les informations pour faire de son PDZA un outil ­rassembleur auquel les différents partenaires, sans oublier les producteurs agricoles, s’identifieront », concluait Hugues St-Pierre.

Le tir corrigé

Gabriel Michaud reconnaît que tout ne s’est pas déroulé sans pépin au comité directeur du PDZA, lequel dit-il, a pris du retard sur l’échéancier au fil des mois. Mais il affirme que le nécessaire sera fait pour dissiper les inquiétudes des ­partenaires dans le dossier.

« On a réactivé le comité directeur, avec le mandat de déblayer le terrain par ­rapport au projet de texte, qui a tardé à être finalisé; on l’a reçu juste avant les Fêtes. Nous-mêmes (à la MRC) étions en attente d’un projet sur lequel on pourrait travailler », a-t-il commenté.

Magré cela, il ne nie pas sa propre ­responsabilité face à l’ensemble du ­dossier. « En tant que directeur général, je ne peux pas me défiler par rapport à ce ­projet-là. Je siège au comité directeur, et c’est moi qui suis appelé à le diriger », admet-il.

Il a laissé entendre que le comité de liaison de la MRC (MRC – UPA – CLD), à dimension plus politique, aura à nouveau un rôle important à jouer dans le dossier du PDZA. « C’est là que les consensus doivent s’établir », affirme-t-il.

Selon lui, une proposition finale est ­imminente, après quoi la MRC tiendra une consultation publique sur le projet, comme le souhaite l’UPA. À la lumière des commentaires reçus, c’est le comité de liaison qui déterminera ensuite si le projet mérite d’être modifié ou pas.

Enfin, M. Michaud a confirmé qu’avant que prenne fin le mandat de la chargée de projet du PDZA, Hélène Le Blanc, la MRC a retenu les services d’un consultant, Yves Gaillardetz, urbaniste de formation, afin de poursuivre le processus. Dans le cadre du projet de PDZA, la MRC a décroché une subvention de 40 000 $ du MAPAQ et obtenu une contribution additionnelle de 20 000 $ du CLD. Les dépenses ­excédant ces enveloppes sont à la charge des municipalités.

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