Toute l’histoire autour de la caricature de Jean-Marc Phaneuf dénoncée par le chef libéral, Philippe Couillard, m’a laissé un goût amer. Pas pour le dessin que je trouve très drôle, mais plutôt cette tentative de contrôle des médias par un homme incapable de décoder l’humour qui s’improvise ayatollah de la morale et du bon goût. Faut tomber bien bas pour prendre une caricature au premier niveau.
Si vous étiez dans le coma ces derniers jours, je résume : la direction du Courrier du Sud de Longueuil approuve une caricature de Phaneuf montrant Couillard habillé d’une djellaba et pierre à la main souhaitant « un bon 8 mars » à Fatima Houda-Pépin qui est contre un mur, intacte, aucune pierre ne l’ayant atteinte. Faut se prendre pour le roi d’une montagne de mauvaise foi pour y voir autre chose qu’une excellente satire à propos de celui qui fut « lapidaire » envers son ex-députée qui est toujours restée droite et digne. « On y présente un meurtre » dira le chef libéral pour sa défense. Avec un tel raisonnement, il poursuivrait le Coyote pour tentative de meurtre sur le Roadrunner.
Joualvert. C’est des bonhommes. Un dessin. Une opinion, humoristique de surcroît. Pourquoi encore expliquer ça aujourd’hui dans un pays qui se dit démocratique, ouvert d’esprit et respectueux de la liberté d’expression à tel point que l’on permettra aux employés de l’État de porter les symboles de leur foi… mais pas se moquer ou critiquer?
Toute blague peut être offensante pour quelqu’un, quelque part. Le vrai mauvais goût serait de vivre dans un monde où il n’y en aurait plus. Un monde aseptisé et propre où le pouvoir juge de ce qui est drôle ou non. Plus d’une fois, l’Histoire nous a prouvé qu’il faut se méfier des gens qui n’ont pas d’humour…