Quand j’ai vu Justin Trudeau poursuivi par des manifestants en colère contre la « dictature sanitaire » qui l’insultaient copieusement à grands coups de « motherf***er » allant même jusqu’à lui « pitcher des garnottes »… je me suis dit que c’était vraiment la plus étrange tyrannie de l’histoire de l’Humanité.
J’ai beau chercher, je ne vois pas de comparaison. Normalement, vous ne pourriez même pas approcher d’un dictateur, encore moins lui crier qu’il en est un. Même pas lui suggérer de loin. Parlez-en à Raïf Badawi. Ou essayez de parler de Raïf en Arabie Saoudite, ça risque de pimenter votre séjour.
Pas sûr que Pol Pot, Staline ou Kim Jong-un vous auraient laissé brandir très longtemps des pancartes les présentant avec une corde de pendu. Et même si la lapidation est revenue à la mode à Kaboul, lancez des cailloux aux talibans et vous risquez de faire une petite sieste sous une grosse roche.
Bref, en comparant notre démocratie à une dictature, les manifestants en font une vulgaire caricature.Dans la réalité, des élections ont lieu. Les chefs se font insulter en virtuel comme en présentiel. Les programmes sont connus, analysés et discutés. Il y a plus d’une vingtaine de partis officiels, parmi lesquels le Bloc et le Maverick qui prônent la séparation du Canada.
Contre toute logique, le Parti marxiste-léniniste et Marijuana existent encore. Même Maxime Bernier a son propre parti parce que les Rhinocéros n’en auraient jamais voulu. Et le 20 septembre, nous pourrons voter librement. Voilà notre démocratie.
Bon. Je sais que depuis 1867, le seul suspense est de savoir qui, des libéraux ou des conservateurs auront le pouvoir, mais je continue de croire que ce n’est pas une caricature. Le mot « parodie » serait ici plus approprié.