8 septembre 2011 - 00:00
Le nettoyage des cours d’eau provoque des remous
Par: Le Courrier

« Allons-nous continuer de faire ça chaque année? », a demandé M. Pesant lors de la dernière séance publique du conseil de la MRC le 17 août. « Il faudrait réfléchir à de meilleurs moyens d’intervenir auprès des cours d’eau pour ne pas avoir à y revenir », a poursuivi le maire en entrevue avec LE COURRIER.

Au cours de cette seule séance, le conseil a octroyé quatre contrats d’une valeur totale de près de 600 000 $. Le mois précédent, les soumissions accordées atteignaient déjà 1 446 105, 67 $, ce qui porte à plus de 2,2 M$ la valeur totale des contrats accordés depuis le début de l’été 2011 pour l’excavation de 100 km de rivage.Contrairement à la majorité des contrats municipaux, les soumissions accordées sont à prix unitaire plutôt que forfaitaire. Ainsi, les coûts réels des travaux sont souvent moins élevés que ceux indiqués au contrat. « Étant donné que les imprévus sont plus nombreux que pour des travaux routiers, nous préférons établir des montants plus pessimistes », a expliqué le gestionnaire des cours d’eau Patrick Bernard.Le territoire de la MRC des Maskoutains compte environ 2800 km linéaires de cours d’eau. Normalement, des travaux de nettoyage sont nécessaires aux 35 ans, mais la MRC vit une situation hors du commun en raison des nombreuses terres agricoles. Certaines de ses rivières doivent être excavées aux dix ans.« Nous avons les plus belles terres, mais il n’y a pas de pente et le sol est plat, alors il y a de bonnes accumulations de sédiments dans les cours d’eau. Notre MRC est de loin celle qui effectue le plus de travaux du genre sur son territoire », a résumé le directeur général de la MRC, Gabriel Michaud.« La loi nous oblige à intervenir à la demande des agriculteurs pour qui la sédimentation occasionne une perte de rendement. La MRC est comme une femme de ménage. Elle nettoie la maison quand on lui demande parce que c’est sale, mais elle ne surveille pas si les gens enlèvent leurs souliers en y entrant », a illustré M. Bernard.Voilà le noeud du problème, insiste Yvon Pesant. « Il faut travailler en amont du problème et tenir une réflexion générale entre le milieu urbain et rural. », a suggéré le maire de Saint-Marcel qui a longtemps travaillé au sein du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Or, tout dépend de la motivation citoyenne. Jusqu’à maintenant, plusieurs comités de bassins versants formés de propriétaires ont vu le jour et celui du ruisseau des Aulnages fait déjà des miracles. Traité en 2004, le cours d’eau n’aura pas besoin d’être nettoyé avant très longtemps, estime M. Michaud. « Les 40 propriétaires du bassin versant se sont concertés et ont fait une différence. Plus il y aura de ces comités, mieux ce sera », a-t-il assuré.

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