7 mars 2024 - 03:00
Le nucléaire et les « calculatrices » au cœur de la nouvelle saga de Josée Ouimet
Par: Maxime Prévost Durand
L’auteure maskoutaine Josée Ouimet dévoilera le 14 mars sa nouvelle saga historique, Un vent d’orage, dont le premier tome s’intitule « L’électron libre ».

L’auteure maskoutaine Josée Ouimet dévoilera le 14 mars sa nouvelle saga historique, Un vent d’orage, dont le premier tome s’intitule « L’électron libre ».

Des pans moins connus de la naissance du nucléaire sont mis de l’avant dans la nouvelle saga historique de l’auteure maskoutaine Josée Ouimet, intitulée Un vent d’orage. Elle s’intéresse particulièrement aux femmes de l’ombre – appelées « les calculatrices » – ayant travaillé lors de recherches qui se sont déroulées à Montréal au cœur de la Deuxième Guerre mondiale.

Le premier tome, « L’électron libre », paraîtra le 14 mars chez les éditions Hurtubise. Un lancement est prévu à la librairie L’Intrigue, au centre-ville de Saint-Hyacinthe, le soir même dans une formule 5 à 7.

La sortie de cette série survient à un moment où l’arme nucléaire est un sujet brûlant d’actualité. Le président de la Russie, Vladimir Poutine, brandissait, pas plus tard que la semaine dernière, la menace d’une guerre nucléaire si l’Occident se mêlait au conflit avec l’Ukraine. Puis, l’été dernier, le film Oppenheimer, qui retraçait l’histoire du « père de la bombe atomique », a été l’un des plus gros succès au box-office de l’année.

« C’est du hasard intelligent. Je pense que c’est de la synchronicité cosmique », laisse tomber Josée Ouimet, qui avait déjà en tête d’aborder sous un angle bien précis la naissance du nucléaire dans sa prochaine trilogie.

L’auteure confie d’ailleurs ne pas avoir regardé le film Oppenheimer afin de ne pas se laisser influencer par l’œuvre cinématographique dans l’écriture de ses romans.

Au début des années 1940, pendant que la Deuxième Guerre mondiale sévissait, des scientifiques européens des pays alliés sont envoyés au Canada afin de travailler – dans un environnement moins à risque – sur la recherche nucléaire dans un laboratoire de l’Université de Montréal. La métropole québécoise devient du même coup l’une des plaques tournantes de la recherche sur la fission, qui est développée conjointement avec les États-Unis sous la direction de Robert Oppenheimer, raconte Josée Ouimet dans le prologue du livre, en se fiant aux faits historiques.

Plusieurs Québécois se joindront à ces recherches ultra-secrètes, dont des femmes qui seront appelées « les calculatrices ».

C’est, entre autres, en consultant un livre historique que Josée Ouimet a eu l’idée de faire de ces femmes le sujet de sa nouvelle saga. « Il y a eu une quarantaine de calculatrices au laboratoire de l’Université de Montréal, mais il n’y en avait que quatre qui étaient mentionnées et qui apparaissaient sur la photo qui se trouvait dans le livre. Je me suis dit : encore les femmes de l’ombre. Je trouvais intéressant d’avoir un personnage qui travaille là-dedans. »

C’est de là qu’est né le personnage fictif d’Alice Fafard, une surdouée de mathématiques qui a grandi à Mont-Saint-Hilaire dans une famille éduquée et somme toute avant-gardiste. L’électron libre, c’est elle.

« Ça définit très bien le personnage d’Alice, qui ne s’accroche pas à des doctrines ou à des dogmes d’enseignement parce que ses parents sont plus ouverts d’esprit. Elle se fout un peu de ce que les autres pensent d’elle, elle n’a pas le jugement qui est trop proche », mentionne l’auteure.

À la sortie de l’École normale, Alice devra faire le choix entre devenir institutrice ou poursuivre ses études à l’université, comme l’encourage son père.

« Pour elle, les mathématiques, c’est une passion. Ça l’accapare. Quand elle veut se changer les idées, elle fait de la mathématique », poursuit Josée Ouimet en parlant de son personnage principal.

Les notions d’émancipation de la femme et de l’homosexualité féminine teintent le récit malgré l’époque dans laquelle celui-ci se dépose, présentant à la fois des personnages qui sont en avance sur leur temps et d’autres aux valeurs traditionnelles.

Plus que jamais, Josée Ouimet entremêle les personnages historiques et fictifs dans cette saga, à un tel point qu’il a été jugé bon de dresser une liste des personnages au début du roman.

Même si l’histoire se déploie surtout à Mont-Saint-Hilaire et à Montréal, plusieurs références à la région maskoutaine s’y trouvent, comme c’est souvent le cas dans les œuvres de Josée Ouimet.

Après avoir dérogé à la formule de la trilogie avec sa saga précédente, L’inconnu du presbytère, l’auteure de Saint-Hyacinthe confirme que la série Un vent d’orage se déclinera en trois tomes. Le second paraîtra à l’automne, tandis que le dernier sera publié au début de 2025.

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