17 juillet 2025 - 03:00
Partenariat avec Jefo
Le parc de quartier et de baseball divise au conseil municipal
Par: Sarah-Eve Charland
Le parc de quartier où se trouvera le terrain de baseball de niveau junior longera la rivière Yamaska et sera encadré de l’autoroute 20 et du chemin du Rapide-Plat Nord. Illustration gracieuseté
Le parc de quartier où se trouvera le terrain de baseball de niveau junior longera la rivière Yamaska et sera encadré de l’autoroute 20 et du chemin du Rapide-Plat Nord. Illustration gracieuseté
Le partenariat public-privé visant à aménager un parc de quartier et un terrain de baseball de niveau junior dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin à Saint-Hyacinthe a soulevé l’ire de trois conseillers qui dénoncent l’entente de gré à gré, mais aussi l’investissement de 9 M$ pour lequel la Ville s’est engagée envers le promoteur Jefo Immobilier.

« Les informations disponibles ne me permettent pas de prendre une décision en toute confiance. L’apparence de proximité entre la Ville et le promoteur m’inquiète. C’est pourquoi je demande un temps supplémentaire pour présenter clairement le projet à la population », a affirmé le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, en lançant le débat à la séance du conseil du 7 juillet.

Le terrain choisi sera entouré de la rivière Yamaska, du chemin du Rapide-Plat Nord et de l’autoroute 20. La Ville fera l’acquisition du terrain grâce au règlement obligeant tout promoteur à céder un pourcentage de terrain pour fins de parc dans le cadre d’un processus de lotissement. Dans ce cas-ci, Jefo prévoit de développer un projet immobilier de 1800 portes, nommé Rapide-Plat, entre son usine et le parc Les Salines ainsi que sur le terrain des Encans de la ferme.

Le 7 juillet, le conseil municipal a entériné une entente de gré à gré par laquelle Jefo s’engage à construire le parc de quartier et le terrain de baseball. Le parc sera ensuite cédé au coût de 9 M$ à la Ville de Saint-Hyacinthe, soit l’équivalent des coûts de construction. Le processus traditionnel aurait voulu que la Ville acquière le terrain et procède à un appel d’offres pour sélectionner l’entrepreneur qui aurait réalisé les travaux.

En entrevue, la directrice générale de la Ville de Saint-Hyacinthe, Chantal Frigon, a assuré que des contre-vérifications ont été réalisées pour s’assurer que cette façon de faire permettait de faire des économies tout en étant parfaitement légale.

« C’est un secret de polichinelle que les fournisseurs sont plus gourmands lorsque les municipalités vont en appel d’offres. Le promoteur nous a fourni un cahier de charges. On a conclu que ça coûtait moins cher : entre 30 % à 40 % moins cher. C’est là que ça devient une opportunité pour une Municipalité. Et si on ne concluait pas l’entente maintenant, mais après avoir acquis le terrain, on n’aurait pas pu faire un partenariat public-privé », a-t-elle expliqué.

À titre d’exemple, la Ville de Saint- Hyacinthe a déjà participé à des partenariats publics-privés pour la construction du complexe Isatis Sport et le Centre de congrès, a précisé Mme Frigon.

En plus du terrain de baseball, le montant estimé pour le parc de quartier comprend la construction d’un bloc de service, d’un stationnement, d’un abri-soleil et de modules de jeux. Cela inclut également la plantation d’arbres, l’aménagement de sentiers et la construction d’un belvédère permettant l’accès à la rivière.

Une question d’argent

« Plutôt que des réponses, on me fournit des arguments du type : on a une opportunité qui ne se représentera pas; le promoteur s’engage à s’impliquer à part entière; l’avenir sportif de nos jeunes sera compromis si on ne va pas de l’avant ou on a l’air fou quand on se compare… La valeur de l’investissement mérite des réponses claires et le développement de la Ville ne doit pas se faire à n’importe quel prix », a ajouté M. Bousquet.

De son côté, le conseiller municipal du district Cascades, Jeannot Caron, s’inquiète davantage des coûts que représente ce projet. « Encore une autre affaire! On avait déjà établi nos priorités. Je me suis opposé à l’ajout de ce projet au Programme triennal d’immobilisations (PTI) et je m’y oppose encore aujourd’hui. Au-delà de qui va s’en occuper et comment, c’est beaucoup d’argent. La liste d’épicerie est déjà pleine. C’est sûr qu’on devra couper quelque part. On ne peut pas toujours dépenser de l’argent comme ça », a-t-il soutenu.

Le conseiller municipal du district Sainte-Rosalie, Donald Côté, a dit partager les arguments présentés par MM. Bousquet et Caron. Ils ont donc voté tous les trois en défaveur de l’entente encadrant le partenariat public-privé.

Le legs Jefo

Le vice-président de Jefo, Jean-François Fontaine, s’explique mal les interventions des conseillers municipaux en défaveur de l’entente. Pour lui, il s’agit d’un beau projet qui va bénéficier aux Maskoutains.

« Ce n’est pas une question de faire de l’argent avec le terrain de baseball. J’aurais fait bien plus d’argent en construisant des immeubles. C’est ce que je voulais faire, mais la Ville a insisté pour que je cède ce terrain pour fins de parc. Au final, ça va dynamiser le secteur. Ça va être un beau legs pour la population. C’est ce que je voudrais qu’on retienne de ça », a répondu M. Fontaine.

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