28 décembre 2023 - 03:00
Après 47 ans de moments magiques
Le père Noël quitte son royaume
Par: Adaée Beaulieu
Le père Noël des Galeries St-Hyacinthe a pris une retraite bien méritée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le père Noël des Galeries St-Hyacinthe a pris une retraite bien méritée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Ce sont des dizaines de milliers de petits et de grands enfants de la région maskoutaine qui ont été bouleversés d’apprendre que le père Noël des Galeries St-Hyacinthe tirait sa révérence après 47 ans à les prendre sur ses genoux et à les écouter attentivement pour aller retrouver sa douce mère Noël avec qui il n’a jamais fêté Noël.

« Je n’avais jamais pensé qu’annoncer ma retraite bouleverserait autant de gens. Si tu savais le nombre de personnes qui viennent me montrer une photo qu’elles ont prise avec moi en telle année et qui veulent en reprendre une dernière », a confié au COURRIER le bonhomme à l’habit rouge et à la grosse barbe blanche quelques jours avant Noël. Il a assurément créé la magie de Noël pour au moins trois générations d’enfants au fil des décennies. « Les enfants sont toujours impressionnés de voir que je connais leurs parents », a-t-il raconté.

Il appréhendait les vives émotions qu’il allait vivre le 24 décembre à 15 h alors qu’il dirait adieu à son royaume des Galeries, puis en faisant une dernière fois le tour du monde sur son beau traîneau avec ses neuf rennes, ses compagnons de toujours. Tous les enfants ont eu droit à des cadeaux, qu’ils aient une cheminée ou non, grâce à sa clé magique lui donnant accès à toutes les maisons.

Il ne lui resterait ensuite que quelques visites les 25 et 31 décembre, sur la centaine qu’il faisait chaque année jusqu’à tout récemment, avant de retirer son habit et de s’installer confortablement dans sa chaleureuse demeure pour déguster « jamais plus de trois, mais jamais moins de deux » biscuits aux pépites de chocolat que les enfants ont pris le soin de lui laisser lors de leur visite.

Il s’ennuiera toutefois de ses sept beaux habits, confectionnés tout spécialement par la mère Noël, et tout particulièrement de son costume rouge, noir et or dédié à ses sorties au restaurant. C’est qu’il est bien ami avec Kiro le clown avec qui il aime bien faire une petite sortie à la Rôtisserie St-Hubert les mardis de décembre, au grand bonheur des enfants. Par contre, il ne s’ennuiera pas des tissus chaleureux de ces habits. Il se rappelle d’ailleurs sa première parade de Noël, le 26 novembre 1976, alors que son traîneau a glissé de la Porte des anciens maires jusqu’aux Galeries St-Hyacinthe, arrêtant sur son passage pour embarquer les enfants le temps d’une photo. L’air était glacial et il avait enfilé d’innombrables couches de vêtements qu’il avait oublié d’enlever une fois au centre commercial. Une belle soirée chaleureuse quoi!

Il s’ennuiera aussi bien évidemment de ses petites lutines, dont l’humoriste maskoutaine Rosalie Vaillancourt qui était à ses côtés en 2009 et qui est venue lui rendre visite pour la toute dernière fois la semaine dernière.

Malgré les propositions, notre bon père Noël n’a jamais voulu installer son royaume ailleurs qu’au centre commercial de Saint-Hyacinthe. « C’est ma maison ici! Ce sont mes plus belles années que j’y ai passées », a-t-il confié ému.

Il avait le tour de mettre les enfants en confiance avec sa voix douce et son truc magique. Après leur avoir montré les cadeaux qu’il pouvait leur donner lors de leur visite, il leur demandait s’il pouvait leur dire un secret. Les enfants s’approchaient alors et il leur demandait s’ils acceptaient de prendre la plus belle photo du monde. C’était un succès garanti!

Il savait aussi freiner l’ardeur des enfants qui arrivaient avec une liste d’une dizaine de cadeaux. « Il faut que tu en choisisses un ou deux, car sinon, je n’en aurai pas pour tous les enfants de la Terre », leur expliquait-il.

Il était aussi le pro pour les visites dans les centres de la petite enfance et les garderies familiales. Il s’arrêtait toujours à la porte pour voir les réactions des enfants. Les plus excités s’avançaient, puis les plus craintifs se joignaient par la suite.

Mais ce qui lui manquera certainement le plus, ce sont les tout petits bébés, dont un de trois jours qu’il a eu la chance de prendre dans ses bras cette année. « Moi et mère Noël, nous n’avons jamais eu d’enfants et c’est ce sentiment que j’aurais aimé vivre », a-t-il confié.

C’est pourquoi, alors qu’il avait décidé que 2022 serait sa dernière année et qu’il avait même coupé sa barbe, il a fait volte-face cette année pour un dernier tour de piste. Mais désormais, il ne changera plus d’idée, car le pôle Nord l’attend les bras grands ouverts. « Hohoho mes amis! Merci pour tout! Ce fut le plus beau métier du monde! »

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