C’est ce que croit le président du Comité des citoyens et citoyennes pour l’environnement maskoutain (CCCPEM), Jacques Tétreault. « Avec les changements climatiques et le rationnement énergétique, il va falloir y aller avec une densité urbaine plus grande, même près des voies ferrées. Le danger vient de ce qui passe sur les rails, et c’est là-dessus qu’il faut intervenir. Si un jour, un convoi de produits pétroliers déraillait près de la gare, on viendrait de battre Lac-Mégantic d’un coup sec. Il faut une diminution du transport d’hydrocarbures par train », affirme M. Tétreault.
Mais reconvertir ne veut pas dire tout démolir, et le président du CCCPEM n’est pas d’accord avec la destruction de la vieille usine E.T. Corset, tant pour des raisons écologiques qu’historiques. « C’est dommage, ce projet de démolition. La E.T. Corset, je la laisserais telle quelle, c’est bien évident. L’édifice est agréable à l’oeil, et ce serait une bonne opportunité de réutiliser un bâtiment ancien. La E.T. Corset fait partie de notre histoire et on devrait la garder », estime-t-il.
Dans le cadre de la Semaine de sécurité ferroviaire, M. Tétreault s’était présenté devant le conseil municipal le 20 avril pour y déposer un document de 22 pages sur le transport des hydrocarbures, document qu’il a lu à la période des questions avant de le remettre aux élus. Préparé par Nicole Jetté, cet « état de la situation » n’est pas de nature à rassurer le citoyen sur ce que transportent les trains et sur l’état général des voies ferrées. On y parle entre autres du train-bloc, ce super convoi constitué d’environ 100 wagons-citernes remplis de pétrole.
« On savait que des convois de 120 wagons étaient prévus pour alimenter le port de Belledune (N.-B.), mais nous avons constaté que ces super convois ont commencé à circuler à Saint-Hyacinthe. Le 6 avril à 13 h 15, nous avons observé, devant la gare, 123 wagons-citernes circulant en direction de Montréal. On n’est plus dans les années 1950 avec des wagons de blé », signale le CCCPEM.
La Ville réagit
L’organisme demande à la Ville d’adresser elle-même une série de requêtes aux autorités politiques et aux compagnies ferroviaires qui touchent, par exemple, la réduction de la vitesse, l’augmentation des inspections des trains et des voies et la divulgation journalière du contenu des wagons.
À sa séance publique de mardi, le conseil municipal a acquiescé à deux des demandes exprimées par le CCCPEM. La première touche la réduction de la vitesse : la Ville exige que la vitesse des convois soit limitée à 56 km/h dans Saint-Hyacinthe, comme le veut une nouvelle règle adoptée par le CN uniquement dans le cas des régions métropolitaines de recensement (RMR) englobant les grandes villes. La deuxième concerne une augmentation du nombre d’inspecteurs à la Division des matières dangereuses de Transport Canada, un souhait que Saint-Hyacinthe transmettra maintenant aux autorités.
Le maire Claude Corbeil a laissé entendre que le conseil avait l’intention de donner suite aux sept grandes recommandations formulées par le CCCPEM.