Cette limitation des charges constitue, en quelque sorte, un avant-goût des entraves qu’occasionnera, en 2016, la reconstruction complète de cet ouvrage qui relie le boulevard Laurier Est (route 116) à la rue des Cascades et qui se trouve aussi sur le tracé de la route 137.
Pour une période de temps indéterminée, camions et autobus sont donc dès maintenant détournés vers les autres routes permettant de traverser la rivière au coeur de Saint-Hyacinthe. Seules les automobiles et les camionnettes seront tolérées sur le pont. Même les ambulanciers et les pompiers devront faire un détour au besoin, a indiqué le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. Il a précisé que c’est la progression d’une fissure dans une poutre qui a décidé le MTQ à adopter cette mesure préventive.
« C’est la plus mauvaise nouvelle qu’on pouvait recevoir à ce moment-ci », grimaçait le maire Claude Corbeil lundi soir, au point de presse qui a suivi la séance du conseil.
Le détour par le pont Morison, tel que préconisé par le MTQ, se fera par l’avenue Saint-Louis, la rue Saint-Pierre Ouest et l’avenue de la Concorde Nord en direction ouest, et en sens inverse dans l’autre direction. Selon les données du MTQ, 15 700 véhicules transitent quotidiennement par le pont Bouchard, et les camions de toute grosseur représentent 23 % de ce flot de circulation. C’est donc dire qu’environ 3 600 véhicules lourds devront se diriger vers un autre pont pour traverser la rivière, ce qui inclut celui de l’autoroute 20. Au coeur de Saint-Hyacinthe, les ponts Douville et Barsalou sont accessibles aux camions, mais à la Ville, on préfère que le pont Barsalou, de l’avenue Bourdages, ne serve pas de passage alternatif. Le déploiement de la signalisation indiquant le détour par le pont Morison devait être complété mardi par le MTQ. Le Ministère devait procéder le même jour à une nouvelle inspection générale du pont Bouchard, un examen qui est réalisé tous les trois ans sur ce genre de structure. D’autres inspections auront lieu plus tard en vue de la réalisation d’une modélisation 3D du pont Bouchard. Cette analyse approfondie durera trois mois. « On saura ensuite si on peut faire une intervention pour augmenter la capacité du pont avant sa reconstruction », a indiqué Stéphanie Langelier, porte-parole du Ministère.
Il n’est donc pas impossible que le trafic lourd puisse à nouveau franchir le pont Bouchard en 2015, mais du côté de la Ville, on ne paraît pas très optimiste. « Trois mois pour l’analyse en trois dimensions, ça nous mène au coeur de l’été, » s’inquiète Louis Bilodeau.
Comme la limitation de charges touche les autobus du transport en commun, des modifications devront être apportées par le transporteur aux circuits desservant les secteurs Sainte-Rosalie et Saint-Joseph. « Des arrêts devront probablement être annulés par la Compagnie de transport maskoutaine », a annoncé M. Bilodeau.
Les conducteurs de véhicules lourds ont tout intérêt à éviter le pont Bouchard jusqu’à nouvel ordre. Le non-respect de la limitation de charges à cinq tonnes peut entraîner des amendes variant de 600 $ à 10 000 $ au chauffeur et à l’exploitant selon la gravité de l’infraction, de même que l’inscription de trois à 15 points d’inaptitude au dossier du conducteur.
Le projet de remplacement du pont Bouchard sera réalisé d’avril à novembre 2016.