Antonio Merulla, un résident de Dorval qui est président et secrétaire de la compagnie à numéro devenue propriétaire de cet emplacement en septembre 2015 pour la somme de 400 000 $, se l’est racheté au prix de 850 000 $ le 23 décembre 2016 par l’entremise d’une autre société à numéro qu’il avait créée quelques jours plus tôt.
L’acte de vente qu’a rédigé le notaire Bruno Burrogano, de Montréal, précise que l’acheteur devait répartir le montant d’acquisition de la façon suivante : 500 000 $ au vendeur, 150 000 $ à la compagnie TWO/6263 inc., qui a son siège social à Dorval et 150 000 $ à la firme Les Consultants Landricc, de Côte-de-Liesse. Pour ces deux dernières entités, le signataire est le même, soit un certain Marco Landucci.
À la Ville de Saint-Hyacinthe, on se perd en conjectures quant au but recherché dans cette opération, de même que sur ses impacts possibles pour la Ville et le centre-ville. « On a été saisi de ça récemment, on tente de comprendre l’objectif et de savoir si ça peut mettre en péril le projet de construction », a commenté le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, après la séance du conseil du 16 janvier.
Un nouveau projet immobilier visant ce site devenu vacant après l’incendie de l’édifice Cusson, le 1er janvier 2002, a été présenté à la Ville en 2015, avec modification en 2016. Il s’agit de la construction d’un bâtiment de six étages comportant 51 logements et trois locaux commerciaux. Initialement, l’édifice ne devait pas excéder cinq étages, soit la hauteur limite autorisée dans la zone concernée. Au lieu de proposer une modification de zonage, la Ville avait contourné le problème en adoptant un règlement de dérogation mineure pour rendre le projet réalisable.
À la fin de 2016, comme rien n’avait encore été mis en chantier sur le site du 1600, des Cascades, la Ville s’était entendue avec le propriétaire pour utiliser l’espace comme stationnement jusqu’au printemps. Jusqu’ici, c’est le dénommé Pascal Berthomieu, un administrateur de la firme TWO/6263, qui représentait le promoteur auprès de la Ville.
Louis Bilodeau a indiqué que la dernière transaction n’aurait aucune incidence sur l’évaluation municipale de l’immeuble dans le rôle actuel, laquelle demeurera donc de 224 500 $. Reste à savoir si le vendeur-acheteur sera tenu de payer le droit de mutation, estimé à 11 250 $ par le notaire Burrogano. « Là-dessus, il faut y aller avec prudence parce qu’il s’agit d’une vente entre deux compagnies apparentées », a-t-il signalé.
Antonio Merulla avait acquis l’immeuble du promoteur Joe Lanni, de la firme Arona Construction, de l’Île-Perrot, lequel avait lui-même versé 240 000 $ à Mauro Barone à l’automne2011 pour en devenir propriétaire. En février 2012, M. Lanni et son fils Marco avaient dévoilé la maquette d’un édifice mixte – condos et commerces – de quatre étages et demi qui est demeuré à l’état de projet.