C’est ce que vient d’annoncer aux locataires concernés l’organisme Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska (MSSRY), propriétaire de la Place Blanchet et bras immobilier de la Fondation Honoré- Mercier, rattachée à l’hôpital voisin du même nom.
Dans une lettre obtenue par LE COURRIER, Multi-Services confirme officiellement l’abandon du projet. « Dans les derniers mois, vous aurez [sic] possiblement été informé ou témoin de certaines démarches en lien avec une offre d’achat des propriétés de MSSRY par un promoteur (Viva-Cité Saint-Hyacinthe SEC). Nous souhaitons vous informer que le projet envisagé par cette offre ne se concrétisera pas. »
Multi-Services ne donne aucune explication ni motivation. Tout au plus, il se contente de dire qu’il entend trouver un nouvel acquéreur. « MSSRY est donc toujours à la recherche d’un acheteur pour ses propriétés », précise la note signée par la direction.
Selon nos informations, l’acheteur potentiel n’aurait pas été en mesure de remplir, dans les limites prescrites, toutes les conditions fixées à l’offre d’achat qu’il avait déposée, même s’il avait obtenu une prolongation de MSSRY jusqu’au 31 mars dernier.
Entre autres, la question du changement de zonage nécessaire à la réalisation du projet était toujours en suspens et il subsistait bien peu d’espoir de voir la Ville de Saint-Hyacinthe acquiescer à cette demande, a confié au COURRIER José Lobato, vice-président de Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska.
Devant cette impasse et étant donné que l’offre d’achat était devenue caduque, il aurait été tout simplement convenu de passer à un autre appel.
Rencontré par LE COURRIER mercredi matin, le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, a dit ignorer les plus récents développements. Il y a déjà quelque temps que la Ville de Saint-Hyacinthe n’avait pas eu d’échanges avec les Habitations Trigone. Il n’a pas été surpris d’apprendre que le projet était compromis.
« Ce sont des choses qui arrivent, même si c’est surprenant dans la mesure où il y a eu certaines transactions d’effectuées dans ce dossier. Peut-être que les conditions du marché ne sont plus réunies. Avec les taux d’intérêt et les nombreux projets semblables qui sont en marche à Saint-Hyacinthe, le promoteur a peut-être refait ses calculs. »
Comme nous le mentionnions en mars , Viva-Cité Saint-Hyacinthe, une société liée aux Habitations Trigone, avait déjà dépensé 765 000 $ pour acheter deux immeubles situés près de la Place Blanchet en vue de la construction de trois tours de 8, 13 et 16 étages afin d’y aménager un pôle santé comprenant une résidence d’hébergement privée, un centre de santé et des logements pour personnes retraitées.
Des locataires résidentiels et commerciaux avaient déjà quitté les lieux en prévision de la transformation de tout le quadrilatère autour de la Place Blanchet.
Tout compte fait, David Bousquet estime que cette conclusion sera bien accueillie, surtout de la part des résidents du quartier qui s’étaient tout de suite mobilisés pour tenter de bloquer le projet en faisant circuler une pétition qui a recueilli 276 signatures.
« Pendant la dernière campagne électorale, beaucoup de gens m’ont interpellé au sujet de ce projet immobilier. La plupart des gens étaient d’accord avec le projet de pôle santé, mais le promoteur passait moins bien, du moins sa réputation. C’est quand même spécial d’apprendre comme ça que le projet tombe à l’eau sans communication officielle de personne. En ce qui me concerne, je n’ai rien reçu à ce sujet. »
Rappelons que les Habitations Trigone ont fait la manchette à plusieurs reprises au cours des dernières années. Pas plus tard qu’en octobre 2021, l’entreprise s’était vu retirer toutes ses licences de construction par la Régie du bâtiment du Québec. Son enquête faisait suite à un reportage de l’émission La Facture de février 2020. On y révélait l’existence de plus de 200 poursuites sur une période de 20 ans à l’encontre des différents projets associés aux Habitations Trigone.
Malgré la décision de la Régie, le promoteur avait répété au COURRIER son intention de mener à terme le projet développé à Saint-Hyacinthe.
Nos tentatives pour joindre des porte-parole des Habitations Trigone n’avaient pas eu de succès au moment de mettre sous presse.