2 février 2023 - 07:00
Le projet d’Exceldor mis sur pause
Par: Sarah-Eve Charland

Après que la Ville de Saint-Hyacinthe et la MRC des Maskoutains se sont battues pendant plusieurs années pour permettre la construction d’un abattoir dans la région, le projet d’Exceldor a été « mis sur pause ».

Selon le porte-parole d’Exceldor, Denis Paquet, aucun développement ne s’est réalisé depuis la confirmation du Tribunal administratif du Québec (TAQ) concernant l’autorisation d’utiliser le terrain pour un usage autre qu’agricole, en septembre 2022. Il ajoute qu’il est encore trop tôt pour savoir si les travaux débuteront en 2024 ou même plus tard.

« Il est trop tôt pour répondre à cette question, car nous ne savons pas quand le contexte économique sera plus stable et propice pour réactiver le projet. […] Comme toutes les entreprises, nous continuerons de faire face aux mêmes défis en 2023 qu’en 2022. Considérant les conditions et les perspectives économiques difficiles qui prévalent actuellement, notre projet de nouvelle usine à Saint-Hyacinthe est sur pause, mais toujours actif », affirme-t-il.

Ces défis englobent, entre autres, le ralentissement économique, l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre et la hausse des coûts de construction. Au départ, les investissements étaient estimés entre 200 M$ et 250 M$. M. Paquet n’a pas voulu confirmer la nouvelle évaluation des investissements nécessaires en fonction du marché actuel. En entrevue avec LE COURRIER récemment, le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, avait laissé entrevoir que l’investissement de départ pourrait avoir doublé.

« Nous préférons attendre que l’économie se stabilise avant de réévaluer les coûts du projet. Nous procéderons donc à une nouvelle estimation des coûts dès que les conditions propices à la réalisation du projet seront de nouveau réunies. […] Les démarches ont été mises sur pause puisque les montants estimés ne sont plus réalistes en fonction de la réalité économique actuelle. Nous devrons donc réévaluer nos demandes d’appui gouvernemental en fonction des coûts révisés du projet et, au moment opportun, reprendre nos démarches auprès des instances gouvernementales », mentionne M. Paquet.

La Ville de Saint-Hyacinthe avait fait une première tentative de changer le zonage sur 23 hectares en 2019, mais la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) avait refusé. En 2021, c’était au tour de la MRC des Maskoutains de solliciter la CPTAQ. Cette fois-ci, la MRC a réussi à convaincre la Commission d’autoriser un usage non agricole sur 10 hectares à l’usage exclusif d’Exceldor. Bien que l’Union des producteurs agricoles de la Montérégie ait contesté le tout devant le TAQ, la décision a été maintenue.

Pour le maire Beauregard, l’important sera de procéder à la vente du terrain auprès d’Exceldor en 2023. « C’est un peu inquiétant que ça ne puisse pas démarrer tout de suite, mais ce n’est pas surprenant, dit-il. J’ai l’impression qu’ils attendent que les astres s’alignent. Comme Ville, on le souhaite aussi. De notre côté, on veut toutefois régler la vente du terrain en 2023. »

Rappelons que le projet consiste à construire un abattoir à Saint-Hyacinthe afin d’y déménager les activités de l’usine de Saint-Damase. L’entreprise prévoit de déménager les quelque 300 emplois de ses installations de Saint-Damase en plus d’en créer 300 autres au cours de la première phase du projet.

« Nous avons investi plusieurs milliers de dollars dans notre usine de Saint-Damase au cours des dernières années. Nous allons continuer à le faire puisque ses opérations sont cruciales pour que notre coopérative puisse maintenir le niveau de service attendu par nos membres-propriétaires et nos clients et pour fournir à nos employés un milieu de travail sûr et sécuritaire », conclut le porte-parole d’Exceldor.

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