Voilà qui représente un étage de plus que ce qui avait été annoncé en décembre 2015, lorsque le conseil municipal avait approuvé le plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) qui était proposé pour l’emplacement du 1600, rue des Cascades.
Il s’agissait alors de la construction d’un bâtiment de cinq étages à vocation mixte, c’est-à-dire à la fois commerciale et résidentielle, comme le prévoit le zonage du secteur. La hauteur maximale autorisée dans la zone, soit 15 mètres, aurait été respectée « à un mètre près », avait indiqué la conseillère Nicole Dion-Audette, qui siège au comité consultatif d’urbanisme (CCU) en compagnie de Sylvie Adam.
C’est ce projet qui vient d’être modifié par l’ajout d’un étage, un changement qui a nécessité un nouvel examen de la proposition des promoteurs. Dans sa version finale, il comporte trois locaux commerciaux au rez-de-chaussée et pas moins de 51 logements aux étages, a-t-on confirmé à la Ville. Le CCU a recommandé au conseil d’accepter le PIIA tel que retouché, et c’est ce qu’il a fait à sa séance publique du 20 juin.
Questionnée sur le nouveau projet, Nicole Dion-Audette a indiqué que la hauteur totale de l’édifice allait atteindre 18,5 mètres, soit 3,5 mètres de plus que ce qui est actuellement autorisé à cet endroit.
Dérogation mineure
En théorie, un tel changement à la norme nécessite une modification de zonage. Mais dans ce cas, Mme Dion-Audette a mentionné que la Ville préférait le recours au règlement sur les dérogations mineures, une procédure d’exception qui ne comporte pas de mécanisme d’approbation référendaire. « Avec une dérogation mineure, ça ne concernera que cet immeuble. Nous ne voulions pas que le changement d’hauteur affecte toute la zone », a-t-elle expliqué.
Selon elle, l’impact visuel du sixième étage serait grandement diminué du fait de sa construction en retrait, vers le centre, pour ne couvrir qu’une partie du bâtiment. D’après ses explications, ce sixième étage sera constitué de trois logements entourés de terrasses qui remplaceront la chambre de mécanique, habituellement aménagée sur le toit. La machinerie se trouvera plutôt au sous-sol, avec les espaces de rangement des commerces. « Le projet n’a pas passé comme ça, on en a longuement discuté », a souligné la conseillère Dion-Audette, ajoutant que les membres du CCU avaient pu examiner les croquis du nouveau projet.
Le terrain vacant de la rue Cascades est aujourd’hui la propriété d’une compagnie à numéro dirigée par un résident de Dorval, Antonio Merulla. Mais le demandeur dans le dossier d’urbanisme est une entreprise de Dorval connue sous le nom de Two/6263 et représentée par un certain Pascal Berthomieu. Toutefois, a précisé Mme Dion-Audette, les membres du CCU n’ont encore eu aucun contact avec les promoteurs, et en ignorent l’identité. « Nous ne sommes pas obligés de connaître leurs noms. Tout nous arrive par les gens du Service d’urbanisme. »
C’est en septembre 2015 qu’Antonio Merulla a mis la main sur le terrain en question, au prix de 400 000 $. Il l’a acheté d’un résident de Saint-Léonard, Joe Lanni, qui l’avait lui-même acquis en 2011 de Mauro Barone contre la somme de 240 000 $. M. Lanni avait, par la suite, proposé la construction d’un bâtiment mixte de quatre étages et demi avec stationnement souterrain, un projet évalué à 6,5 M$ qu’il a finalement abandonné. Le site en question est devenu vacant au lendemain de l’incendie qui a ravagé l’édifice Cusson, le 1er janvier 2002.