« Le promoteur doit faire ses devoirs. Mes attentes : il ne faut pas que des personnes se retrouvent dans la rue. Qu’est-ce qui va arriver avec ces locataires? Qu’est-ce que vous proposez? Allez-vous les accompagner? Le promoteur doit arriver avec quelque chose de concret pour ne pas qu’on revive la même situation que l’été dernier. Les gens se sont opposés. Je les comprends et j’aurais fait pareil à leur place. Il n’y avait pas de solution sur la table », affirme le conseiller municipal et membre du comité de démolition André Arpin.

C’est désormais une exigence qui sera systématiquement soumise à tout promoteur qui dépose une demande de démolition au comité, poursuit-il. En attendant la refonte des différents règlements d’urbanisme, le conseil municipal a modifié le règlement relatif à la démolition d’immeubles au cours des derniers mois afin d’exiger des séances publiques d’information avant même que la demande soit entendue par le comité. Pour M. Arpin, cela sous-entend la présentation de solutions concrètes pour les locataires des immeubles visés.

En juin dernier, le comité de démolition devait se prononcer sur la disparition de cinq immeubles dans le secteur Christ-Roi au centre-ville. Le Groupe _Forman, investisseur immobilier, a fait l’acquisition en 2020 de tout le pâté de maisons formé des avenues Robert et de la Concorde Nord et des rues Saint-Antoine et Marguerite-Bourgeoys, à l’exception de la Salle Théâtre La Scène. Le projet de requalification présenté planifie la reconstruction d’un immeuble résidentiel de cinq étages comportant 96 logements locatifs et un stationnement souterrain.

Élément déclencheur

Le milieu communautaire avait toutefois soulevé des inquiétudes. En peu de temps, il avait mobilisé des centaines de personnes qui se sont opposées à la démolition, obligeant ainsi les membres du comité à repousser la décision.

Selon M. Arpin, c’est le dossier du Groupe Forman qui a précipité la démarche municipale. « On voulait déjà prévoir quelque chose pour les logements abordables et sociaux, ainsi que les démolitions, dans la refonte des règlements. Mais comme ce n’est pas fait, c’est la solution temporaire à court terme. Les propriétaires devront consulter les citoyens avant d’arriver en comité de démolition et devront proposer des solutions. S’ils n’amènent pas de plan, on ne délivrera pas de permis de démolition. Les promoteurs sauront à quoi s’attendre. L’objectif est de trouver un équilibre entre densification et logements abordables », assure M. Arpin.

Pour le moment, le conseiller municipal n’a pas eu de nouvelles du Groupe Forman. Rien de concret n’a été avancé et aucune rencontre du comité de démolition n’est prévue pour discuter du dossier.

« Le Groupe Forman va à son rythme. Est-ce qu’il y a d’autres considérants, que ce soit financier ou autre? Je ne sais pas », conclut le conseiller.

Au moment de mettre sous presse, nous attendions toujours de recevoir les commentaires du promoteur.