Selon l’humoriste, l’être humain dicterait ses agissements selon ses peurs, ses craintes vécues au quotidien. Celles-ci pouvant être reliées aux enfants, aux médias qui manipulent l’information, ou encore simplement à la peur du tonnerre. C’est donc avec cette prémisse qu’il file tout son spectacle.
« C’est important de partir d’une vérité puisque celle-ci touchera directement les gens et les fera rire. J’aime partir d’un constat qui me concerne, mais aussi qui atteint un peu tout le monde aussi », explique François Morency.
À une époque où l’humour n’était pas l’industrie connue de tous aujourd’hui, l’improvisation restait la première expérience de ces pionniers. Issu de ce milieu, François Morency considère l’interaction avec le public comme primordiale dans son travail. Il ouvre donc la porte, à plusieurs reprises, à l’improvisation durant son spectacle.
« L’école de l’humour n’existait pas à mon époque. Nous avons dû faire nos premières armes sur la patinoire de l’improvisation. Je pense que mon show devient comme un match de tennis. J’envoie des balles dans l’assistance et parfois elles me sont renvoyées. Les réactions suscitées ne sont jamais les mêmes. J’aime me mettre en danger, c’est stimulant. Aucun de mes spectacles ne se ressemble et c’est parfait comme ça », souligne-t-il.
Afin de se renouveler, l’humoriste innove avec Furieusement calme en utilisant la projection de vidéos et d’images. C’est d’ailleurs ainsi que débute le spectacle, avec une vidéo de la famille Morency à Québec en 1976. On y voit le petit François et c’est à ce moment qu’est dévoilée la première peur du spectacle, soulevée par son père « Tu vas faire quoi dans la vie? Gagner ta vie en disant des niaiseries? ».
« La vidéo installe bien l’ambiance recherchée. Je suis très satisfait de cette nouvelle approche. C’était une première pour moi. Je suis toujours motivé à faire quelque chose de différent. Par contre, c’est une structure plus lourde à déplacer en tournée. Le prochain show sera complètement différent. Je veux que mon public soit encore au rendez-vous. Je crois que c’est très important de se réinventer étant donné l’offre immense que nous avons en humour maintenant au Québec », précise l’humoriste.
Avec 2016 s’entame la troisième année de tournée, l’heure du bilan est proche. Pour François Morency, cette année sera synonyme de dernière fois. Il retournera dans les salles où il s’est produit à plusieurs reprises, ce sera une série d’au revoir. « J’essaie de vivre cette dernière année avec détachement. Nous terminons normalement la tournée au mois d’avril. La réception a été excellente, je n’aurais pu demander mieux », conclut-il.
François Morency assumera également l’animation de deux galas, soit le Gala Hommage à Michel Barrette, lors du Festival Juste pour rire, ainsi que le Gala Les Olivier qui aura lieu en mai. D’ici là, il sera de passage pour une dernière fois au Centre des arts Juliette-Lassonde le 13 février dès 20 h.