28 mars 2024 - 03:00
Le « Rivage » d’Étienne Paquette accompagnera la bibliothèque
Par: Maxime Prévost Durand
Avec sa sculpture numérique « Rivage », l’artiste Étienne Paquette a été choisi pour la réalisation de l’œuvre d’art qui prendra place aux abords de la bibliothèque T.-A.-St-Germain. Photo gracieuseté

Avec sa sculpture numérique « Rivage », l’artiste Étienne Paquette a été choisi pour la réalisation de l’œuvre d’art qui prendra place aux abords de la bibliothèque T.-A.-St-Germain. Photo gracieuseté

« Rivage » comprendra un monolithe dans lequel se déploieront des spectacles lumineux et en trois dimensions. Photo gracieuseté�

« Rivage » comprendra un monolithe dans lequel se déploieront des spectacles lumineux et en trois dimensions. Photo gracieuseté

L’œuvre d’art qui magnifiera le parvis de la nouvelle bibliothèque T.-A.-St-Germain sera réalisée par l’artiste Étienne Paquette. La sculpture numérique « monumentale et participative » qu’il a proposée, appelée « Rivage », a été retenue par la Ville de Saint-Hyacinthe au terme de l’appel de projets artistiques lancé l’an dernier.

Puisant notamment son inspiration de la rivière Yamaska qui borde la bibliothèque, « Rivage » sera composée d’un monolithe lumineux entouré d’autres sculptures plus petites. Par sa présence, l’œuvre numérique « invite[ra] les visiteurs à s’arrêter un moment au pied de la bibliothèque pour se détendre dans la beauté envoûtante du remous des lumières », est-il décrit dans la présentation fournie par l’artiste de Saint-Norbert.

La réalisation de cette sculpture numérique débutera au printemps et son installation devrait se faire d’ici la fin de l’année.

Étienne Paquette est un artiste reconnu dans le domaine de la création médiatique et numérique depuis plus de vingt ans. Il a notamment réalisé des mandats pour l’Office national du film du Canada (ONF), Espace pour la vie (Insectarium) et au Quartier des spectacles à Montréal. Son profil cadrait en tout point avec ce qui était recherché par la Ville de Saint-Hyacinthe pour ce projet d’art public puisqu’il est habitué de créer des sculptures et de travailler avec l’intégration technologique dans ses œuvres.

La sculpture numérique qu’il créera pour la bibliothèque T.-A.-St-Germain devra intégrer le concept technologique pensé par la firme XYZ Technologie. Cette dernière avait été sélectionnée par la Ville lors d’une étape précédente du projet. L’œuvre sera animée par des spectacles holographiques créés à partir de milliers de lumières DEL.

Fruit du hasard, Étienne Paquette et XYZ Technologie ont déjà collaboré sur d’autres projets par le passé. L’artiste avait notamment engagé la firme pour la création des œuvres Au-delà des glaces, coproduite par le Musée canadien de la nature et l’ONF, et Porteurs de lumière, créée pour l’Insectarium. Cette fois, le contexte est différent puisque XYZ Technologie – plus précisément sa division Cadabra – a été mandatée par la Ville de Saint-Hyacinthe pour la conception technologique de l’œuvre avant qu’Étienne Paquette se joigne au projet en tant que concepteur, directeur artistique et réalisateur de l’œuvre.

Une maquette préliminaire du type d’œuvre souhaité par la Ville avait été dévoilée l’été dernier après la sélection de XYZ Techologie dans le projet. L’œuvre était alors nommée « Silo en pixels » et prenait la forme d’un immense cylindre qui faisait référence à la vocation agricole de la région. Or, les artistes qui répondaient au concours pour le volet artistique n’étaient pas tenus de se limiter à cette proposition.

« Quand j’ai commencé à élaborer le projet, les portes étaient ouvertes pour qu’on apporte quelque chose de différent à la proposition initiale, tout en conservant les principes de bases de la technologie proposée [par XYZ], c’est-à-dire une œuvre monumentale qui incorpore une structure de DEL pour permettre la diffusion d’images. Mais on n’avait pas de contrainte ensuite », explique Étienne Paquette.

La sculpture qu’il a proposée se veut à la fois distincte et harmonieuse avec le bâtiment de la bibliothèque. « L’idée, c’est d’honorer le bâtiment, pas de lui voler la vedette », confie-t-il.

En « dialogue » avec la bibliothèque

Le monolithe de « Rivage » sera illuminé en tout temps, mais son effet lumineux s’amplifiera en soirée, à la noirceur. En ce sens, Étienne Paquette souhaitait que la sculpture puisse être appréciée tout autant à la lumière du jour.

« Pour moi, l’aspect qui est aussi important que le visuel qui va se retrouver à l’intérieur, c’est la sculpture en tant que telle. C’est la sculpture qui dialogue avec la bibliothèque. C’est la sculpture qui va vivre le plus longtemps dans une journée », mentionne l’artiste.

L’œuvre comprendra également un volet audio « assez discret et respectueux », mentionne M. Paquette. « On ne veut pas se battre contre le bruit ambiant et on ne veut pas écraser les alentours avec du son. Quand on entre dans l’espace de la sculpture, on veut que l’expérience sonore qui va se vivre soit douce et apaisante. »

Plusieurs détails de l’œuvre se préciseront au cours de la réalisation, notamment en ce qui a trait aux spectacles holographiques qui se trouveront au cœur de la sculpture. La structure permettra notamment de programmer des spectacles lumineux en mouvement et en trois dimensions.

Pour l’ensemble du projet, une enveloppe de 450 000 $ avait été réservée par la Ville de Saint-Hyacinthe. De ce montant, un budget de 150 000 $ a été prévu pour la réalisation de l’œuvre par l’artiste. Par ailleurs, la Ville a obtenu une subvention de 110 000 $ de la part du ministère de la Culture et des Communications pour financer en partie la réalisation de l’œuvre numérique qui sera installée à la nouvelle bibliothèque T.-A.-St-Germain.

Rappelons que l’acquisition d’une œuvre s’applique dans le cadre de la politique municipale visant à investir 1 % des coûts de construction d’un bâtiment dans les œuvres d’art.

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