13 juin 2013 - 00:00
Fermeture du Collège Antoine-Girouard
Le supérieur du Séminaire rêve d’une école confessionnale
Par: Le Courrier
« Va-t-on mettre de l’argent dans une école laïque alors qu’on pourrait le mettre dans une école catholique? », se questionne le Chanoine Corbeil.

« Va-t-on mettre de l’argent dans une école laïque alors qu’on pourrait le mettre dans une école catholique? », se questionne le Chanoine Corbeil.

« Va-t-on mettre de l’argent dans une école laïque alors qu’on pourrait le mettre dans une école catholique? », se questionne le Chanoine Corbeil.

« Va-t-on mettre de l’argent dans une école laïque alors qu’on pourrait le mettre dans une école catholique? », se questionne le Chanoine Corbeil.

« Le Collège Antoine-Girouard, c’est une école de 20 ans, pas de 200 ans. Lorsqu’on compare la mission du fondateur à ce qui se fait aujourd’hui, on ne s'y reconnaît plus. »

Le supérieur du Séminaire décrit ainsi le sentiment des prêtres de sa maison, qui ont refusé plus tôt cet hiver de répondre aux demandes d’aide financière formulée par le Collège Antoine-Girouard. Le Chanoine Jean Corbeil se défend toutefois que l’Oeuvre Antoine-Girouard ait tiré trop vite un trait sur la mission éducative qui restait accolée au Séminaire.

« C’est une histoire longue, qui a été étudiée de tous les bords et de tous les côtés. La décision n’a pas été prise de gaieté de cœur. Mais nous avions le sentiment que nous avions assez donné », décrit-il. À l’origine, le Séminaire avait pour mission de former des prêtres et des professionnels grâce à une formation intégrale des élèves. Le Chanoine Corbeil se rappelle encore avec nostalgie les cours de musique, de théâtre et de cinéma qui s’ajoutaient aux formations classiques et aux temps consacré aux sports sur l’un des sept(!) terrains de baseball qui se trouvaient derrière l’école à l’époque.Or, depuis la transformation du Séminaire en un établissement laïque, les prêtres du Séminaire ont vu leurs valeurs catholiques reléguées aux oubliettes alors qu’on leur demandait de contribuer toujours davantage financièrement. « On a attribué la baisse de clientèle à la dénatalité. On nous disait : dans deux ou trois ans, le bassin d’élèves sera plus grand et les étudiants reviendront. Mais si la dénatalité est une explication, elle n’est pas la principale explication. La principale raison, c’est l’administration de l’école. C’est une question de perspective. En se lançant dans le sport, le CAG a tous mis ses œufs dans le même panier. Du sport c’est bien, mais trop de sports, ça ne marche pas », analyse le supérieur du Séminaire.Devant les finances précaires, la corporation du Collège Antoine-Girouard, qui devait être entièrement autonome depuis 1992, a demandé à l’Oeuvre Antoine-Girouard un engagement de 2,5 M$ sur cinq ans, à raison de 500 000 $ par année. Mais déjà, l’œuvre avait versé 200 000 $ pour combler les déficits de l’école en plus des 600 000 $ en 20 ans pour assurer la tenue d’activités pastorales. Le CAG profitait aussi d’un coût de location dérisoire pour ses locaux, chauffage et électricité inclus. « Ça n’avait pas de sens de prendre de tels engagements financiers compte tenu de la situation financière actuelle du Séminaire et sans aucun signe que la situation allait s’améliorer pour le CAG, note le supérieur. On a bien étudié la situation et on a dit non. »Les admnistrateurs ont aussi rencontré les quatre professeurs qui souhaitaient sauver le Collège grâce à une formule coopérative, mais leur projet, peu élaboré selon le Chanoine Corbeil, exigeait les mêmes engagements financiers de la part du Séminaire. « Les élèves s’étaient déjà inscrits dans une autre école à deux reprises. Allat-il revenir une troisième fois? Ce sont eux les grands perdants de cette histoire. Les parents devaient être au désespoir. Une journée ça continue, l’autre non. Une journée il faut s’inscrire ici; le lendemain, ailleurs. »

Vers une école confessionnale

Le supérieur du Séminaire ne s’en cache pas : le fait de financer une école laïque rendait l’effort financier encore plus douloureux.

« De nos jours, on ne peut pas enseigner la religion dans nos écoles. S’il se fait quelque chose de religieux, il faut que ce soit des activités parascolaires qui ont lieu en dehors des heures de cours au nom de la neutralité. Va-t-on mettre de l’argent dans une école laïque alors qu’on pourrait le mettre dans une école catholique? », se questionne le Chanoine Corbeil. De fait, la popularité des écoles catholiques a connu une forte croissance au Québec au cours des dernières années. Québec a déjà son Petit Séminaire diocésain et Montréal travaille à un projet similaire. On parle même entre les branches d’un nouveau réseau d’écoles catholiques. « Ça commence. On sait qu’au Québec, il y a des écoles confessionnelles musulmanes et juives, mais des écoles catholiques on n’en avait plus. Avec le temps, ça va revenir. Ce n’est pas pour demain, mais dans 10 ans, peut-être que l’argent qu’on ne dépense pas maintenant pourra aider un groupe qui souhaite fonder une telle école dans le diocèse, un projet avec lequel l’Oeuvre serait plus à l’aise », a-t-il conclu.

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