« On se demande si quelqu’un à l’interne, c’est l’idéal actuellement puisqu’il y a beaucoup de problèmes. […] On ne le connaît pas beaucoup. On n’avait pas tellement de contacts avec lui parce qu’on nous donne seulement accès à quelques cadres dans le collège », mentionne la représentante syndicale, Ariane Grise.

Cette dernière propose, avec prudence, l’idée d’instaurer une tutelle. « Mais en même temps, c’est difficile à dire parce qu’on ne sait pas comment ça se serait passé », ajoute-t-elle.

Le directeur général, Emmanuel Montini, est parti en congé maladie depuis le 16 mai. Au cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, on laissait au conseil d’administration le soin de choisir le directeur général par intérim. Le choix s’est arrêté sur Benoit Lessard, qui occupait jusqu’alors le poste de directeur des affaires étudiantes et de l’international depuis 2021. Il travaille au Cégep de Saint-Hyacinthe depuis 14 ans.

Sa nomination a été annoncée le 23 mai, quelques heures avant la tenue d’une séance extraordinaire du conseil d’administration. La porte-parole du Cégep, Annie Hulmann, souligne que la nomination a été faite par vote électronique et entérinée par une résolution. Selon cette dernière, la direction générale par intérim devait être assumée par un salarié du Cégep afin de se conformer à la Loi sur les collèges, le Règlement déterminant certaines conditions de travail des hors cadres des collèges et le Règlement 1 du Cégep.

Lorsque questionné par LE COURRIER, le Syndicat du personnel professionnel a préféré ne pas commenter la nomination de M. Lessard puisqu’il n’avait pas encore consulté ses membres à ce sujet. « Du point de vue des délégués syndicaux, nous sommes satisfaits d’avoir quelqu’un par intérim à ce poste d’importance », nous répond-on.

Le Syndicat du personnel de soutien n’avait pas été en mesure de répondre à nos questions au moment de mettre sous presse.

La nomination de M. Lessard a provoqué un jeu de chaises musicales parmi les cadres. Le collège a nommé Brigitte Boyle au poste de directrice par intérim des affaires étudiantes et de l’international. Elle occupait le poste de coordonnatrice des affaires étudiantes à la Direction des affaires étudiantes et de l’international. Elle sera remplacée par Marc Bélanger, qui s’occupait de la coordination aux services à l’enseignement à la Direction des études depuis 2022. Pour occuper le poste qu’il vient de laisser vacant, le Cégep de Saint-Hyacinthe a embauché une gestionnaire de l’extérieur, Amira Dakhlaoui.

Rencontre avec les administrateurs

Les trois syndicats et le Regroupement des étudiants et des étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH) ont pu rencontrer les membres du conseil d’administration la semaine dernière pour présenter leur point de vue sur le climat de travail.

« On a fait un topo sur comment le climat s’est envenimé au fil des mois et à quel point les révélations du Courrier avaient un écho pour nous. On a expliqué pourquoi on a demandé la démission du directeur général. On n’avait plus confiance en la direction. On avait l’impression que, si seulement le comité exécutif ou les membres de la direction présentaient leur version, il manquerait peut-être des informations pour qu’ils prennent des décisions pour la suite des choses. Nos attentes sont les mêmes, c’est de retrouver un bon climat de travail, que notre convention soit respectée et qu’on puisse parler à qui on veut dans le collège », mentionne Mme Grise.

Le directeur général par intérim a refusé d’accorder une entrevue au COURRIER.