Fermé à la pratique du golf depuis la fin de la saison 2013, le terrain principal de 18 trous vient d’être vendu au coût de 11 M$ à un promoteur immobilier local, qui entend changer radicalement sa vocation. C’est l’homme d’affaires maskoutain, Roger Letendre, par l’entremise de la société Immobilière Maska, qui vient de procéder à cette acquisition auprès de Pierre Deslandes, l’ancien propriétaire.
Cette transaction notariée le 22 décembre ne concerne que le terrain de golf puisque le chalet, qui abrite le restaurant L’Empanaché, demeure la propriété de M. Deslandes.
Roger Letendre ne se lance pas dans cette aventure à l’aveuglette. Il connaît bien le secteur et son potentiel puisqu’il est déjà impliqué dans le développement immobilier à l’entrée de ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’ancien club de golf.
À l’automne 2012, lors de la fermeture du parcours exécutif à normale 32, il s’était associé aux actionnaires de la société immobilière Domaine sur le vert pour reprendre cette portion de terrain de 1 M de pieds carrés. Avec eux, il est toujours coactionnaire de Développement La Providence, la société formée à cette fin.
Il fait toutefois cavalier seul pour ce qui est de la récente transaction qui concerne cette fois l’intégralité du terrain de golf principal et des boisés tout autour.
Tout cet espace est zoné blanc. Aucune modification de zonage ne sera nécessaire auprès de la Commission de la protection du territoire agricole avant d’y construire des maisons. Cela tombe bien puisque l’immense terrain de 5,5 millions de pieds carrés, soit l’équivalent de 51 hectares, accueillera des résidences, beaucoup de résidences.
Il est question d’y aménager des dizaines de propriétés, pour un total variant entre 1200 et 1500 nouvelles portes sur un horizon de 10 à 15 ans.
Une vision d’avenir
Pour assurer le développement de la toute première phase, il faudra auparavant prolonger les infrastructures et les services nécessaires, ce qui pourrait être fait d’ici deux ans. « C’est l’équivalent d’un nouveau quartier qui verra le jour à Saint-Hyacinthe, c’est excitant, a déclaré M. Letendre au COURRIER. Comme les terrains résidentiels disponibles sont une denrée rare chez nous, ce projet devrait contribuer à réduire la pression sur la zone agricole. À moyen et à long terme, c’est de ce côté que Saint-Hyacinthe est appelée à se développer et à prendre de l’expansion. »
Même si la fermeture du terrain de golf a eu pour effet de ralentir le développement immobilier entrepris depuis quelques années sur le site, M. Letendre est convaincu qu’il vient de faire une bonne affaire et que la demande sera au rendez-vous.
« Le site est déjà exceptionnel et je vais m’assurer qu’il le demeure. On limitera les coupes d’arbres. Je veux un développement harmonieux et homogène au niveau architectural et au niveau de l’aménagement. Je souhaite qu’il y ait de tout, soit des unifamiliales, des condos, des jumelées et des maisons de ville. »
Il n’entend pas pour autant s’associer avec un entrepreneur exclusif pour la mise en valeur et le développement de ses terrains. Il compte plutôt les vendre à la pièce à des autoconstructeurs ou les vendre par petits lots de deux, trois, quatre voire une dizaine de terrains à de petits constructeurs indépendants. Il a exploité cette formule avec succès, mais à une échelle réduite, ces derniers mois au Carré René-Bélisle, en bordure de la rivière Yamaska dans le secteur La Providence.
Surtaxe : du pour et du contre
Invité à commenter la nouvelle surtaxe imposée par la Ville de Saint-Hyacinthe aux propriétaires de terrains vagues desservis, dans l’espoir d’accélérer la mise en valeur de ces terrains, Roger Letendre semblait plutôt perplexe.
« Je comprends l’intention de la Ville et ça se défend, mais cela pourrait aussi faire monter le prix des terrains. En fin de compte, cette facture supplémentaire sera toujours refilée aux acheteurs et c’est eux qui devront débourser davantage. Il est loin d’être acquis que cette surtaxe accélérera quoi que ce soit. »
Dans le cas qui le concerne, cette nouvelle surtaxe ne s’applique pas au terrain de golf puisque ce vaste terrain n’est pas encore desservi par les services d’aqueduc ou d’égout municipaux.