Dans une rare sortie visant LE COURRIER, le maire Claude Corbeil a dit vouloir remettre les pendules à l’heure au sujet de ses liens de parenté avec le promoteur intéressé au site de la E.T. Corset. Il a donné le change.
Ainsi, le maire a tenu à répéter ce que je disais d’ailleurs dans cette page la semaine dernière : il ne s’est pas placé en situation de conflit d’intérêts dans ce dossier. Pas plus qu’il n’a enfreint le code d’éthique des élus, dit-il.
OK, on ne va pas l’obstiner. Nous n’examinerons plus ses agissements dans ce dossier sous l’angle du conflit d’intérêts ou du code d’éthique des élus. Contentons-nous donc de s’interroger sur son jugement, voire sur son flair et ses réflexes politiques, surtout s’il croit qu’il a géré ce dossier de la façon appropriée.
Selon sa version, il a avisé l’administration municipale de ses liens de parenté avec le promoteur il y a plusieurs mois de ça. Après examen, on lui a dit qu’il pouvait dormir tranquille et il n’a pas cru bon mettre le conseil dans le coup.
« Je n’ai donc jamais rien eu à cacher ou à diffuser publiquement dans ce dossier », a soutenu le maire Corbeil, lundi soir, en ouverture du conseil.
Diffuser publiquement ses liens est une chose, les diffuser à l’interne, au bénéfice de collègues impliqués jusqu’au cou dans un dossier controversé, en est une autre. Ce n’est qu’une fois qu’il a été questionné par LE COURRIER qu’il a cru nécessaire d’informer les autres élus de ses liens de parenté avec le promoteur.
La manchette du COURRIER faisait donc état d’une révélation tardive et forcée à l’égard des conseillers. Nous persistons à le croire. Était-ce un scandale? Non, mais il s’agissait certes d’une nouvelle d’intérêt public dans un épineux dossier qui devra bientôt être tranché par le conseil municipal. Le vrai scandale, c’est plutôt de constater à quel point notre maire a été mal conseillé. S’il avait informé les élus en même temps que la direction générale, notre nouvelle n’aurait pas eu le même effet.
À l’heure actuelle, les Maskoutains sont en droit de se demander si la direction générale de la Ville sait encore beaucoup de choses que les simples conseillers ignorent.