Léandre Dion est né à Sainte-Apolline-de-Patton le 13 juillet 1937. Il est le fils de Joseph Dion, menuisier, et de Maria Turcotte. En 1959, il obtient un baccalauréat ès arts de l’Université Laval. Après des études en théologie au Séminaire de Medellín en Colombie, il travaille au Pérou comme responsable de pastorale de 1966 à 1968. De retour au pays, il devient apiculteur. Il sera d’ailleurs le président fondateur de la Fédération des apiculteurs du Québec de 1978 à 1983. Il est également commissaire national à la Commission de protection du territoire agricole du Québec de 1985 à 1991.
Dès son élection, le Parti québécois met les choses en place dans le but de remporter le référendum sur la souveraineté du Québec qui aura lieu le 30 octobre 1995. Les deux représentants de Saint-Hyacinthe, Léandre Dion au provincial et Yvan Loubier, député bloquiste au fédéral, sont des souverainistes convaincus. Ils mènent tous deux une campagne acharnée dans le comté. Si, dans la province, le Non l’emporte par une mince majorité, à Saint-Hyacinthe, le Oui obtient une majorité de 4400 voix.
Le lendemain du référendum, le premier ministre Parizeau, qui avait promis de quitter la politique si le Non l’emportait, démissionne. Lucien Bouchard quitte la chefferie du Bloc québécois et devient le nouveau premier ministre du Québec.
Léandre Dion s’implique pleinement dans le comté. Il est apprécié de ses commettants, car ils le sentent près de leurs préoccupations. Par exemple, il anime une émission à la télévision communautaire intitulée Votre député à l’Assemblée nationale pour faire découvrir aux électeurs les programmes du gouvernement dont ils peuvent bénéficier.
Du 5 au 8 janvier 1998, Saint-Hyacinthe est ensevelie sous le verglas. À partir du 7 janvier, la ville connaît un black-out complet. Plus personne n’a d’électricité. Les sinistrés doivent quitter leur demeure et se réfugier, qui au cégep, qui à la polyvalente Hyacinthe-Delorme. Le samedi 10 janvier, le premier ministre Bouchard se rend visiter les sinistrés de la polyvalente pour leur souhaiter bon courage. Le mois de janvier 1998 restera gravé à jamais dans la mémoire de ceux qui ont vécu la crise du verglas.
En novembre 1998, le gouvernement de Lucien Bouchard déclenche des élections. Dion l’emporte sur son adversaire libéral, Jean-François Milette, par une importante majorité de plus de 5000 voix. Durant ce second mandat est inaugurée à Saint-Hyacinthe la Cité de la biotechnologie agroalimentaire, la réalisation dont il sera le plus fier. En 2003, le premier ministre Bernard Landry, qui a succédé à Lucien Bouchard en 2001, déclenche des élections.
Cette fois, les libéraux l’emportent. Dans Saint-Hyacinthe, Léandre Dion fait la lutte à Pierre Solis, qui se présente pour le Parti libéral. Dion est réélu pour une troisième fois, avec 733 voix de majorité.
Lors des élections suivantes, en 2007, il fait face à Claude Corbeil, le futur maire de Saint-Hyacinthe, qui se présente pour les libéraux. Coup de théâtre : la victoire ira à Claude L’Écuyer, le candidat de l’ADQ. Le parti du jeune chef Mario Dumont cause effectivement la surprise, en devenant l’opposition officielle.
Après sa défaite, Léandre Dion se retire de la politique active. En 2009, il publie un roman intitulé La tourmente. Il est décédé le 30 octobre 2022.
Par Martin Ostiguy, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe