23 janvier 2014 - 00:00
L’Écologiste qui avait besoin d’une raison (deuxième partie – la solution)
Par: Le Courrier

Le mois dernier, je vous racontais ma décision d’aller visiter le pays des Kiwis avec ma fille et mon inconfort avec l’empreinte écologique que nous allions laisser. L’avion pour la Nouvelle-Zélande et le « campervan » ont généré 10 365 kg de CO2! Existe-t-il un moyen de compenser pour cet excès? Eh oui, car si l’on produit 10 365 kg de CO2, il faut simplement éliminer une quantité équivalente de CO2. Et ce moyen existe : il suffit de se porter garant d’arbres. Mais qu’est-ce que cela signifie?

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les arbres emmagasinent le CO2 lors de leur croissance tout en relâchant de l’oxygène, ce qui permet aux animaux (incluant les humains) de respirer. Plantes et animaux vivent donc en étroite symbiose. Et si cet équilibre avait été sérieusement débalancé, l’homme ne s’en serait jamais apparu, car les animaux préhistoriques auraient « respiré » l’oxygène plus vite que les plantes n’auraient pu la régénérer, et ça ferait belle lurette que l’atmosphère de la planète ne contiendrait plus d’oxygène. En fait, ce qu’on ne réalise pas, c’est que notre survie dépend d’un approvisionnement régulier (au moins quelques fois par minute) d’air respirable et d’un approvisionnement tout aussi régulier (au moins quelques fois par jour) en eau et quelques fois par semaine, en nourriture. Bref, pour rétablir l’équilibre, je devais retirer de l’atmosphère un peu plus de 10 tonnes de CO2. OK, mais ça prend combien d’arbres pour compenser ce voyage en Nouvelle-Zélande? Et c’est ici que le problème se complexifie. Ce que j’ai compris, en visitant des sites Internet, est que je devais planter entre 10 et 10 000 arbres. Pourquoi tant de différence? Tout simplement parce que les chiffres que l’on trouve sur Internet sont basés sur des hypothèses très différentes. En fait, les sites qui suggèrent 10 000 arbres considèrent la productivité annuelle d’une forêt typique du Canada où les arbres ne sont pas en conditions idéales et où une grande proportion des arbres plantés ont une courte longévité (quelques années seulement). En contrepartie, le chiffre de 10 vient de sites qui considèrent la productivité d’un arbre en conditions idéales ayant une longévité plus que centenaire. Par exemple, les Kauri (arbre emblème de la Nouvelle-Zélande) peuvent atteindre 100 pi de haut et 100 pi de circonférence et vivre plus de 2000 ans. Cependant, si nous revenons à l’essentiel, la science peut démontrer qu’un arbre pesant une tonne a soutiré de l’atmosphère environ 1.25 tonne de CO2 qu’il a « métabolisé » pour accumuler environ 350 kg sous forme de carbone (dans son tronc, ses branches, ses racines et même ses feuilles) et relâcher 900 kg d’oxygène. Les spécialistes en foresterie vous diront que c’est une très bonne estimation permettant de s’affranchir de plusieurs variables. En fait, ce qu’il faut retenir, c’est que la quantité de CO2 enlevée correspond à la croissance des arbres. Donc, pour compenser mes 10 365 kg de CO2, je devrai faire augmenter la masse d’arbres de 8,3 tonnes. Et c’est avec ce calcul en tête que j’ai évalué mes alternatives. Plusieurs sites proposent de financer la plantation d’arbres, ou chez soi, ou bien en donnant de l’argent à un organisme qui le fera pour vous. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que je ne peux me contenter de planter ces arbres, il faut que je m’en porte garant jusqu’à ce qu’ils aient atteint la masse de 8,3 tonnes. Wow, c’est une tout autre histoire… à suivre lors de la prochaine parution.

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