Au lieu de cela, il a assisté à la fermeture pure et simple de l’Hôtel des Seigneurs et de son centre des congrès en décembre 2013, au terme de 14 mois de grève des employés, après quoi les choses en sont restées là.
« Sans le centre des congrès, c’est 20 millions $ que Saint-Hyacinthe perd par année, ce qui fait 40 millions $ en deux ans. On ne peut pas continuer longtemps comme ça. Nous avons laissé suffisamment de temps aux joueurs en présence, et il ne s’est rien passé. Là, il va se passer quelque chose, la Ville va bouger. Nous n’avons pas été élus pour que le ciel nous tombe sur la tête », affirme-il.
À défaut d’un plan A qu’aucun promoteur n’a pu réaliser, le maire Corbeil certifie que la Ville ira de l’avant avec son plan B, en espérant qu’il sera soutenu financièrement par les deux gouvernements. « On est à plancher sur nos besoins, où et avec qui réaliser le projet », poursuit-il.
Après avoir présenté, en février 2014, les 12 axes orientant les actions de la Ville vers le grand objectif, l’atteinte d’une population de 60 000 habitants en 2020, Claude Corbeil en a fait sa carte de visite. Ces 12 énoncés apparaissent sur de petits cartons plastifiés aux couleurs de la Ville qui sont devenus, en quelque sorte, sa marque de commerce. « Quand je rencontre des gens, je leur remets ce carton. Je suis organisé, mais je n’aime pas me faire organiser », sourit-il.
Le premier axe, c’est l’établissement du positionnement stratégique de Saint-Hyacinthe, celui qui est en lien avec le projet « image de marque », né à la Chambre de commerce alors qu’il en était encore le président. Pour promouvoir la grande région de Saint-Hyacinthe au moyen d’une vaste campagne publicitaire, la Ville et la Chambre ont fait le pari d’amasser ensemble 1,2 million $. « Nous sommes rendus à 800 000 $ et d’ici aux Fêtes, on devrait avoir pas mal atteint l’objectif. Les gens participent », affirme Claude Corbeil, qui croit au succès de l’opération en cours.
Optimiser l’utilisation du territoire et stimuler la construction résidentielle constituent les deuxième et troisième axes. « On a du terrain pour les bâtir, ces maisons, et on veut aussi réaffecter des terrains vagues en y allant en densité. Dans le secteur de l’ancienne usine Goodyear, c’est 200 logements qu’on veut. »
Il ajoute que, parallèlement aux efforts de densification du territoire, le projet du train de banlieue progresse lui aussi. « Pour nous, c’est toujours le même levier de développement. La réalisation de l’étude de l’AMT (Agence métropolitaine de Transport) est confirmée, les budgets sont là, on nous a envoyé les devis. Le problème, c’est que vous ne savez pas tout ce qui se fait à la Ville. »
Il est vrai que certains projets municipaux, comme l’implantation des horodateurs, phase II, font plus jaser en ville que d’autres. « Ce n’est pas un dossier pour se faire aimer. Sur Sainte-Anne, est-ce que c’est si pire que ça? On va en discuter avec les gens », promet-il.
Il avoue avoir hâte de passer à autre chose, de parler d’économie dans le contexte de la décision prise par Québec d’abolir les Conférences régionales des élus (CRÉ) et de transférer les responsabilités des centres locaux de développement (CLD) vers les MRC.
« Je suis préoccupé. Une fois sortis du budget, il faudra mettre du temps sur le dossier économique, parce que c’est le nerf de la guerre. On met déjà 400 000 $ dans la Cité de la biotechnologie, et 300 000 $ dans le CLD (sur 500 000 $ de quotes-parts des municipalités). Qu’est-ce qu’on devrait faire maintenant? Je me pose des questions. Oui, on est influents à la MRC, mais je veux continuer de travailler avec notre MRC », affirme le maire de Saint-Hyacinthe.
Pour tenir la population mieux informée des grands débats de la scène municipale, ne serait-il pas souhaitable que les séances plénières du conseil se déroulent en public?
Non, Claude Corbeil n’est pas très chaud à cette idée. « Je vous dirai que je n’ai rien à cacher, sauf que je les vis, les pléniers. Il y aura toujours des huis clos parce qu’il y aura toujours des sujets dont on ne peut discuter en public. Se faire dire à tout moment : on vous revient dans dix minutes, ce n’est pas très intéressant. Et il y a toujours des informations qui sortent des pléniers : ce n’est pas étanche totalement », conclut-il.