9 avril 2020 - 15:16
Recherche en textile en période de pandémie
L’effort de guerre du Groupe CTT
Par: Jean-Luc Lorry
Sur la photo, Manon Guillemette, aide-technicienne au Groupe CTT, réceptionne des échantillons de tissus pour des blouses et des prototypes de blouses de protection, en vue de leur évaluation au laboratoire. Photo gracieuseté

Sur la photo, Manon Guillemette, aide-technicienne au Groupe CTT, réceptionne des échantillons de tissus pour des blouses et des prototypes de blouses de protection, en vue de leur évaluation au laboratoire. Photo gracieuseté

Le Groupe CTT, un centre collégial de transfert de technologie associé au Cégep de Saint-Hyacinthe, apporte son expertise à l’industrie textile au pays qui s’est lancée dans la fabrication de blouses médicales et de masques.

Cet organisme à but non lucratif est spécialisé en recherche, développement et analyses des textiles techniques, des géosynthétiques et des matériaux avancés à base de textile.

« Depuis le 21 mars, le Groupe CTT a intégré une force opérationnelle mise en place en collaboration avec Technitextile Québec et Vestechpro [un centre collégial de transfert de technologie spécialisé en habillement] », indique Olivier Vermeersch, président-directeur général du Groupe CTT, en entrevue au COURRIER.

Basée à Saint-Hyacinthe, TechniTextile Québec se présente comme un créneau d’excellence réunissant l’ensemble des acteurs industriels, techniques, scientifiques et gouvernementaux impliqués dans les matériaux textiles techniques.

« En seulement 16 jours, nous avons réussi à mettre en place une chaîne locale d’approvisionnement sécuritaire, capable d’alimenter les gouvernements du Québec et du Canada en matière de solutions jetables et lavables, mentionne dans un communiqué Dany Charest, directeur général de TechniTextile Québec. Le succès de cette initiative, menée en collaboration avec le Groupe CTT et Vestechpro, repose sur l’expérience et l’expertise d’un comité composé d’une dizaine de manufacturiers de matériaux textiles, de fabricants de vêtements et de centres de recherche et de transfert technologique. »

Accélérer la cadence

Pour être efficace en période de pandémie, le Groupe CTT, qui compte 70 employés, a accéléré la cadence en devenant opérationnel quotidiennement.

« Nous sommes passés de quatre à sept jours par semaine sur deux quarts de travail. Je dispose d’une équipe multidisciplinaire composée d’employés hautement qualifiés, qui sont fiers de contribuer à cet effort de guerre », souligne M. Vermeersch.

L’intervention du Groupe CTT est actuellement centrée sur les blouses de protection. « À court terme, nous souhaiterions nous impliquer dans le développement d’une spécification pour les masques de protection pour la population », laisse entendre le PDG du Groupe CTT.

Pour réaliser de nouveaux tests spécifiques, le Groupe CTT a mis sur pied un projet d’acquisition d’équipements qui sera financé par Développement Économique Canada.

Selon Olivier Vermeersch, les blouses et masques utilisés au Canada sont principalement fabriqués en Chine.

« La situation est telle qu’une prise de conscience des autorités sur la nécessité de développer une souveraineté sanitaire s’est matérialisée, concept que plusieurs autres pays vont aussi adopter. En l’absence de fabricants locaux, le Groupe CTT n’était pas familier au départ de cette crise avec les spécifications ni les méthodes d’essais en vigueur dans ce domaine [blouse et masque] », souligne M. Vermeersch.

Relance de la formation textile?

Il y a quelques années, le Cégep de Saint-Hyacinthe offrait un programme en production textile qui a été abandonné. En mars 2008, le Cégep avait reçu une seule demande d’admission pour cette formation collégiale.

La fin du diplôme d’études collégiales (DEC) en textile faisait également suite à une aventure rocambolesque impliquant l’arrivée d’étudiants étrangers qui avaient été appelés à la rescousse pour éviter l’arrêt de cette formation.

Actuellement, la direction de l’institution d’enseignement juge prématuré de considérer une possible relance de ce programme.

« Il est présentement trop tôt pour répondre à cette question. En ce moment, toutes nos énergies et toutes nos ressources sont déployées à la reprise des cours et à la poursuite de la session d’hiver 2020 », nous a répondu par courriel Véronique Blain, directrice du Service des communications et des affaires corporatives du Cégep de Saint-Hyacinthe.

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