Son rôle consiste habituellement à réviser de façon neutre et indépendante les décisions des autorités scolaires lorsqu’un parent ou un élève en fait la demande. Il a toutefois accepté ce mandat, qui déborde de ses fonctions, en tant qu’avocat.
Rappelons que le conseil des commissaires avait eu de la difficulté à s’entendre sur la personne à nommer pour aller au fond de l’histoire. En temps normal, la responsable désignée à l’application du code d’éthique et de déontologie, Claude Boivin, se serait chargée de faire l’enquête. Lors de la séance du 30 mai, les commissaires-parents s’étaient toutefois vivement opposés à ce qu’elle remplisse ce rôle parce qu’elle est directement impliquée dans le différend. Mme Boivin s’est par la suite elle-même retirée temporairement face à cette situation.
Lors de la plus récente séance, mardi, les commissaires se sont donc entendus pour lui désigner un substitut. Il s’agit de Me Madeleine Lemieux, avocate de formation qui occupe déjà la fonction de responsable de l’application du code d’éthique et de déontologie dans trois autres commissions scolaires.
Jamais simple
Si tout le monde s’entendait sur le choix de Me Lemieux, le conseil a toutefois frappé un écueil avec la question de la rémunération. La résolution accordait 200 $/h à l’avocate, mais fixait aussi le même tarif pour Mme Boivin lorsqu’elle réintégrera ses fonctions. Elle touchait jusqu’ici 175 $/h.
Les commissaires-parents et le commissaire Jean-François Messier se sont alors fermement opposés à ce que la responsable de l’application du code d’éthique et de déontologie obtienne une hausse salariale gracieuseté de sa substitut. Les autres membres du conseil ont toutefois jugé la chose convenable, par souci d’équité salariale, et la résolution a fini par être adoptée à la majorité, non sans remous. Le ton est même monté entre le président Richard Flibotte et le commissaire Messier au sujet d’une question procédurale.
Un autre texte qui dérange
C’était également la deuxième séance de suite où des répercussions médiatiques se sont invitées au conseil des commissaires. Après l’article du Devoir contenant les allégations d’intimidation et de harcèlement le mois dernier, c’est cette fois un billet d’Émilie Foster dans la section blogues du Huffington Post qui a causé l’émoi.
Au moins une vingtaine de directeurs d’école et de présidents de conseil d’établissement se sont présentés en début de séance pour dénoncer certaines affirmations contenues dans ce texte d’opinion paru quelques jours avant l’élection à la présidence de la Fédération des commissions scolaires du Québec. La chroniqueuse politique, qui a porté les couleurs de la Coalition Avenir Québec aux élections de 2014, fait dans son texte l’analyse des quatre candidatures, dont celle de Richard Flibotte. Elle lui attribue une tendance favorable à la centralisation dans le réseau de l’éducation et donne comme exemple récent des sommes qui auraient dû aller aux différentes écoles de la CSSH qui ont plutôt été gérées par la commission scolaire.
Or, comme l’a expliqué la directrice de l’école Douville, Caroline Robert, ces sommes ont été centralisées avec l’accord de tous les établissements afin de financer une série de mesures et de programmes qui sont jugés plus efficaces à la grandeur de la commission scolaire. « Ça n’empêche pas nos écoles d’être autonomes », a-t-elle soutenu, parlant d’une « gestion participative » qui fait collaborer plusieurs acteurs. Au nom des directions d’école, elle a déploré qu’on « utilise les médias pour entacher la réputation de la commission scolaire ».