20 mars 2014 - 00:00
L’envol de l’Albatros… déjà dix ans!
Par: Le Courrier
Jean Vigneault 1943-2004

Jean Vigneault 1943-2004

Jean Vigneault 1943-2004

Jean Vigneault 1943-2004


Il y a maintenant déjà dix ans, tu prenais ton envol vers un autre monde. Un aller simple, sans escale et sans compagnon de voyage. Un voyage de dernière minute, sans préparatif et sans avertissement. Pas même le temps de te retourner pour nous envoyer un dernier signe de la main, laissant derrière le meilleur de toi-même.

En cette journée de grand départ, nous avons tous perdu quelqu’un de remarquable. Pour plusieurs, un ami; pour d’autres, un père, un enfant, un frère, un conjoint, un collègue, un bénévole, un guide, un phare, un pilier, bref, quelqu’un qui n’hésitait pas à nous donner de son temps, de son écoute, de son aide, de son amour, mais surtout qui se faisait un plaisir et une fierté de nous partager sa passion.Cette passion t’habitait au quotidien. Ta simple présence à nos côtés suffisait à nous en submerger. La passion t’a guidé tout au long de ta vie et c’est sans aucune hésitation que tu l’as transmise, jour après jour, à qui voulait bien l’accueillir et s’en imprégner. De cette passion, nous sommes devenus piliers, phares ou modèles à notre tour. Nous n’aurions pu avoir meilleur guide pour mener à bonne destination, avec succès, notre vie professionnelle ou personnelle et léguer éventuellement, à notre tour, sur le quai de départ, notre bagage en héritage. Tu as transmis ta passion de l’écriture à tous. Que nous soyons journalistes ou non, nous avons adhéré à ta passion des mots et de l’écriture et nous l’avons assimilée à notre contexte de vie. Ta passion est le plus bel outil de travail que tu as laissé au monde journalistique, le plus bel héritage que tu as laissé à tes enfants et tes amis. Sans aucun doute, elle habite les journalistes de la salle de rédaction du Courrier de Saint-Hyacinthe guidés par ton successeur de choix et elle oriente sûrement d’autres quotidiens et hebdomadaires du Québec. Elle habite également tes proches chaque fois qu’ils prennent la plume ou s’installent devant le clavier. Comment ne pas avoir une pensée pour notre Albatros lorsque vient le temps de jongler avec les mots. En ce qui me concerne, cette passion est ce qui donne un nouveau souffle à ma vie qui en est maintenant à mi-parcours. Cette passion, tu me l’as transmise il y a bien longtemps déjà et, à mon tour, je la partage, aujourd’hui, en toute simplicité avec les gens que j’aime et en ta mémoire.Je me souviens qu’un jour tu m’as dit que nous courions tous après le temps alors que tout ce qui importe c’est l’amour. La plus belle réflexion que tu m’aies partagée. J’en retiens que le temps est une notion abstraite. Une mesure qui ne mesure rien de bien essentiel après tout, à part que de nous indiquer que nous ne passons peut-être pas suffisamment de temps à vivre passionnément. Peut-être que sans nous en rendre compte, nous avançons à contresens de ce qui nous passionne vraiment, alors que le temps file inutilement.Au nom de tous ceux qui veulent bien se joindre à moi, j’arrête ce temps, aujourd’hui, comme tu l’as fait il y a dix ans. Qu’à son tour, qu’il court après nous, le temps de te rendre hommage avec passion. Quoi de plus honorable que de le faire par le biais des mots qui t’ont été si chers. Que chacun, à sa façon, à la lecture de cet hommage, puise dans ses souvenirs et revive les moments marquants qu’ils ont passés en ta présence. Que ce texte soit une pose intemporelle pour nous permettre de te rendre hommage et te remercier à notre manière pour le chemin parcouru depuis. Ta passion a grandi en force et s’est multipliée durant ces dix dernières années. Elle a pris son envol et les destinations sont illimitées. Le temps ne saura l’arrêter. Il ne saura même la perturber par l’entremise de turbulences, quelles qu’elles soient.Merci, Jean, pour le partage de cette passion. L’albatros déployant ses ailes en plein vol devient un voilier de l’air exceptionnel. Notre Albatros déployant sa passion nous a fait découvrir l’univers des mots, voguant parfois avec fougue, mais planant toujours avec la grâce des émotions. L’albatros utilise les vents pour parcourir de longues distances sans effort. Notre Albatros nous a enseigné à utiliser les mots, sans les forcer, pour parcourir la distance qui nous sépare du coeur des gens.L’Albatros a peut-être pris son envol il y a dix ans, mais il plane toujours au-dessus de nous, quelque part, non loin, pour veiller sur nous et nous guider sur le chemin de la passion.Avec amour et reconnaissance

Hugues, ton fils aîné,au nom de tous ceux qui ont croisé ton chemin.

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